Cette 5e session du cycle "Travail et commun" de l'Université du bien commun à Paris vous fera rencontrer des personnes ayant fait le choix de changer, parfois radicalement, d'orientation dans leur travail pour conformer leur conduite à des valeurs qu'elles jugent essentielles pour elles-mêmes et pour l'avenir du monde vivant : utilité et sens du travail, impact sur les écosystèmes, réalisation de soi, relation aux autres...
La précédente session « Travail et commun » de l’Université du bien commun à Paris, en 2022, était consacrée aux enseignements des expériences d’organisation du travail en commun(s), notamment dans les entreprises dites libérées et les coopératives. Il s’agit notamment de rompre avec la verticalité de la décision managériale, plutôt que de rester les sujets/objets désincarnés d’une organisation du travail qui leur pré-existe. Nous avons vu comment ces tentatives se heurtent au plafond de verre de la finance et de la croissance, quand bien même elles sont sous-tendues par la perspective de redonner un sens au travail.
Nous nous tournerons cette fois vers des personnes qui ont fait le choix de changer, parfois radicalement, d’orientation dans leur travail pour conformer leur conduite à des valeurs, des pratiques et des usages qu’elles jugent essentiels pour elles-mêmes et pour l’avenir du monde vivant.
Avec
- Anne de Rugy, sociologue, Université Paris Est Créteil, LIPHA-Laboratoire interdisciplinaire d’étude du politique Hannah Arendt LIPHA ;
Rémi Vanel, membre du collectif Pour un réveil écologique ;
James Amar, « déserteur » de Centrale-Supélec, membre de l’association Vous n’êtes pas seuls ;
Yovan Gilles, philosophe, co-rédacteur de la revue Les périphériques vous parlent ;
Choix de bifurquer, voire de déserter : ces personnes assument en conséquence une refonte de leur mode de vie car, pour elles, la préoccupation éthique prime sur l’importance de l’aspect purement rétributeur du travail salarié. Dans le contexte de la transformation écologique et climatique actuelle, et du constat qu’elles font du décalage entre la pression qu’elle exerce dans bien des domaines et celle de nos modèles de productivité, elles n’entendent plus continuer à refouler ce qu’elles ressentent comme étant des contradictions, face aux modèles de réussite sociale et professionnelle.
Ce choix intervient parfois avant même de se lancer sur le marché du travail, comme nous l’avons observé ces derniers temps de la part d’étudiants lors de la remise de diplômes dans plusieurs grandes écoles, dont notamment AgroParisTech, HEC ou Centrale Supelec.
Même si ce phénomène de destins professionnels bifurquants apparaît encore bien marginal pour beaucoup, il ne faut cependant pas oublier que, pour les deux-tiers des français.e.s, le mobile du gain salarial comme finalité du travail arrive après l’exigence du bien-être au travail et du sens du travail, envisagé comme une forme d’expression de soi.
À la lumière de leur expérience et de leur parcours, nous interrogerons leurs motivations, en faisant un focus sur leur désir recouvré de mener une activité en cohérence avec les enjeux environnementaux et sociaux. Nous examinerons les conséquences de ces formes de travail alternatives en faveur des humains et des non-humains et les leçons que nous pouvons déjà en tirer.
Nous tenterons enfin de dégager les courants actuels de recomposition des modes de travailler compte tenu des contraintes de l’évolution climatique et de la nécessité de faire monde, et nous donnerons la parole à ceux qui proposent des pistes pour les développer.
Programme complet : Quel travail… programme
L’Université du bien commun à Paris s’est donné pour mission d’identifier, faire connaître et reconnaître les biens communs comme des spécificités démocratiques, écologiques, économiques et juridiques.
Initiée en 2017 par Riccardo Petrella, Frédéric de Beauvoir et Cristina Bertelli – avec Yovan Gilles et la revue Les périphériques vous parlent -, rejoints par une trentaine d’associations et personnalités, membres fondateurs, l’Université du bien commun à Paris est dirigée par un comité de pilotage qui oriente et organise les activités.
Des intervenant.e.s, sympathisant.e.s et collaborateur.rice.s, un réseau de chercheur·e·s, spécialistes, juristes, praticiens de la biodiversité, des militant·e·s associatifs, des parlementaires et des collectifs de citoyens permettent d’affirmer son rôle d’Université, populaire et collégiale, de développer et de renouveler ses interventions, de suivre les évolutions concernant les biens communs en France et dans le monde.
L’UBC.Paris organise des cycles annuels de rencontres publiques, de format atelier-débat ou conférence, auxquelles participent bénévolement des intervenants venus de toute la France, mais également d’autres pays (Canada, Québec, Belgique, Australie…), accueillies depuis juin 2022 par l’Académie du climat.
Ces sessions font l’objet d’émissions radiophoniques diffusée sur Fréquence Paris Plurielle et podcastables ensuite sur Audioblog ARTE radio, et de montages vidéo accessibles depuis le site de l’UBC.Paris : Sonothèque – vidéothèque
🥗☕️🍻 La Buvette de l’Académie est ouverte du mercredi au samedi de 11h à minuit !
Au déjeuner, venez déguster des plats végétariens, de saison et ultra locaux cuisinés par Sumac & Romarin. Au goûter, des gâteaux et pâtisseries et en soirée des petits plats à partager. À toute heure, bières, vins, boissons chaudes et fraîches !