L’écologie face à l’imaginaire si désirable de l’extrême-droite

Conférence
mer 11 Déc

18h30 - 20h

Académie du Climat
2 place Baudoyer Paris 4e

Gratuit Accès libre

Mise à jour le 20/11/2024
L’écologie face à l’imaginaire si désirable de l’extrême-droite

La transition écologique doit être désirable ! Pour déclencher un changement radical d’ampleur dans une société qui tarde à se transformer, ce n’est pas seulement à notre raison, mais à nos aspirations et à nos rêves que doivent s’adresser les discours de la transition.

En effet, face à un système capitaliste à bout de souffle, un environnement qui se dégrade et des médias de plus en plus toxiques, c’est bien un idéal d’abondance et de justice que propose l’écologie, par opposition à un libéralisme qui prêche le statut quo et une extrême-droite qui capitalise sur la frustration et la haine. Mais l’écologie est-elle la seule à faire rêver ? Car si l’on a vite fait d’imputer le succès politique de l’extrême-droite aux frustrations rampantes, sa pérennité et son ampleur doivent nous interroger : et si la popularité venait plutôt au sens qu’elle procure et des espoirs qu’elle fait naitre ?

C’est la thèse que défend notre invité le philosophe Michel Feher, auteur de l’ouvrage Producteurs et parasites : l’imaginaire si désirable du Rassemblement National, invité pour ce nouveau débat Chronik à l’Académie du climat.

La lutte est un élément essentiel de la conscience de classe. Or, plutôt que de renvoyer aux tensions entre travail et capital où croissance et conditions d’habitabilité de la planète, les discours d’extrême-droite renvoient plutôt à opposition entre producteurs et parasites. Ces derniers, tantôt des spéculateurs impliqués dans la circulation du capital financier ou culturel, tantôt des assistés bénéficiant de la redistribution des revenus et des droits, accaparent les efforts d’autrui et corrompent la société, au dépends du reste des citoyens qui n’aspirent qu’à vivre de leur labeur. Dans cette vision, le progrès social passe nécessairement par l’épuration de la société, par l’imperméabilisation de ces frontières physiques aux flux étrangers mais également en purgeant de son sein les éléments allogènes et hostiles à ces valeurs. Plutôt qu’un désir de changement, c’est donc plutôt un désir de restauration qui semble séduire de plus en plus d’électeurs.

Comment faire face à l’émergence et la radicalisation de ce désir d’épuration, dont la force de séduction ne finit pas de s’amplifier ? Comme l’extrême-droite résiste à la critique de gauche, voire, incorpore-t-elle les sujets d’environnement et de climat pour nourrir sa rhétorique xénophobe ? Comment s’articulent, se nourrissent et se combattent ces désirs de révolution et d’épuration et quels enseignements en tirer pour la suite ?

Une débat passionnant, qui sera suivie d’un débat avec le public.

Le cycle

La conférence « Révolution ou épuration ? Face à l’imaginaire si désirable de l’extrême-droite » fait partie du cycle de conférences Chronik « L’écologie à coup de marteau : défaire nos mythes contemporains pour libérer l’avenir », qui vise à interroger les concepts fondamentaux de notre modernité freinant l’action et la transformation vers un futur plus écologique, plus juste et plus désirable. Organisé autour de 4 thèmes : la consommation de viande (janvier 2024), la monnaie (mars 2024), le travail (novembre 2024) et celui-ci.

Chronik est un collectif engagé dans le débat public pour un monde plus démocratique, écologique et inclusif.


🥗☕️🍻 La Buvette de l’Académie est ouverte du mercredi au samedi de 11h à minuit !
Au déjeuner, venez déguster des plats végétariens, de saison et ultra locaux cuisinés par Yes We Camp. Au goûter, des gâteaux et pâtisseries et en soirée des petits plats à partager. À toute heure, bières, vins, boissons chaudes et fraîches !