Le climat se réchauffe, et la planète est en péril ! Tout le monde doit se mettre au travail, et vite ! Les forces économiques se mobilisent les unes après les autres, à grand renfort de communication : business plans, brainstorming, nouveaux positionnements, nouveaux labels, nouveaux produits… il faut « sauver le monde » à grand coup de réunions Teams, de tableurs Excel et de chaînes Slack. Mais notre productivité irrépressible n'est-elle pas, précisément, l'une des causes profondes de la dégradation des conditions d'habitabilité de la planète ?
C’est pour réfléchir à cette question que le collectif Chronik invite la chercheuse agrégée de philosophie Céline Marty, autrice de l’ouvrage Travailler moins pour vivre mieux : Guide pour une philosophie antiproductiviste, pour réfléchir à la notion de productivité et son lien avec la crise climatique.
La productivité est une notion essentielle de nos économie. Elle semble essentielle au financement de la transition, qui doit être soutenue par des citoyens productifs, un marché du travail dynamique et une croissance forte. Cette notion présente également une dimension morale : le bon citoyen est un citoyen productif, un citoyen au travail, présenté comme le vecteur central de l’émancipation et l’intégration de l’individu dans la société. Mais est-ce vraiment toujours le cas ? L’accroissement vertigineux de la productivité ces dernières décennies n’est-il pas précisément en cause dans le délitement de la valeur même du travail ? Et que dire de son impact sur la santé des travailleurs, de l’environnement ou même de la société dans son ensemble ?
Paradoxalement, c’est au cœur de sa critique que le productivisme semble trouver une nouvelle jeunesse. Face à l’effondrement du vivant et à la crise climatique, le monde économique voit se multiplier les « entreprises à mission » et autres start-ups « à impact », fournissant un nouveau type de justification à l’impératif productiviste au travail. Dans la course contre le réchauffement, il faut accélérer ! Acteurs économiques radicalement nouveaux ou nouveaux pourvoyeurs de « bullshit jobs » et de burn-out ? David Graeber remarquait d’ailleurs que « ce que l’on prend pour une alternative n’est souvent qu’une version encore plus extrême de ce à quoi l’on prétend s’opposer »…
Une discussion passionnante, qui sera suivie d’un débat avec le public.
Le cycle
La conférence Climat et travail : peut-on ralentir ? fait partie du cycle de conférences Chronik L’écologie à coup de marteau : Défaire nos mythes contemporains pour libérer l’avenir, qui vise à interroger les concepts fondamentaux de notre modernité freinant l’action et la transformation pour un futur plus écologique, plus juste et plus désirable. Organisé autour de 4 thèmes : la consommation de viande (24 janvier 2024), la monnaie (6 mars 2024) et l’imaginaire réactionnaire (10 décembre 2024).
Chronik est un collectif engagé dans le débat public pour un monde plus démocratique, écologique et inclusif.
🥗☕️🍻 La Buvette de l’Académie est ouverte du mercredi au samedi de 11h à minuit !
Au déjeuner, venez déguster des plats végétariens, de saison et ultra locaux cuisinés par Yes We Camp. Au goûter, des gâteaux et pâtisseries et en soirée des petits plats à partager. À toute heure, bières, vins, boissons chaudes et fraîches !