Ce live COP 28 est une synthèse des infos les plus importantes à retenir, au fil des jours, de ce sommet mondial pour le climat.
Ces brèves sont rédigées par Yann Françoise, adjoint au Directeur de la Transition Écologique et du Climat de la Ville de Paris dont il est le responsable du Pôle Climat. Il participe à la COP28 au sein de la délégation parisienne.
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👉Live COP28, J off – On fait le bilan !
Dimanche 17 décembre – Paris
Bonjour,
Ce mercredi 13 décembre vers 17h, heure locale, avec un peu plus de 24h de retard, naturel pour une COP Climat, la COP28 s’est refermée à Dubaï. Au même moment quasiment, le Conseil de Paris adoptait le projet de Plan Climat 2024-2030, quel timing ! Depuis, vous avez pu lire des dizaines d’avis sur cette COP28, souvent euphoriques (un peu trop) les premières heures, puis plus modérés voire critiques ces dernières heures. C’est le sel des COP Climat, de la pluralité de ce monde, avec une COP vous pouvez toujours voir le verre à moitié plein ou à moitié vide… Alors, voici mon analyse, trois jours après, le soufflé, les soufflés un peu retombés, toute aussi subjective que les autres…
De la mauvaise lecture légitime des COP Climat
Comme je l’évoquais pendant ces 15 jours, les COP Climat sont devenues l’énorme Foire internationale annuelle sur le Climat rassemblant des dizaines de milliers de personnes dans un seul but unique égoïste(si, si), essayer de sauver notre Humanité à court terme. Car la planète s’en remettra de nos bêtises accumulées depuis un peu plus d’un siècle, la Biodiversité en paiera un lourd tribut.
Des milliers de gens réunis avec tout autant d’attentes diverses dans les détails, dans le rythme, etc… Mais n’oubliez pas, une COP demeure un processus onusien de décision ! Depuis 2016, la COP Climat est là pour mettre en place et contrôler toute la mécanique complexe de l’Accord de Paris. C’est le plus grand parlement démocratique au monde réunit pour cette cause noble. 198 Parties (197 Etats et l’UE) rassemblés pour prendre des décisions à l’unanimité dont chaque année les résultats sont scrutés dans les moindre détails par plus de personnes que les acteurs directs du processus. À Dubaï, 25 000 délégués officiels des États pour le double de personnes accréditées de la société civile !
Alors, avec un tel enjeu, observés par autant d’acteurs, surmédiatisés, il est légitime que les attentes soient toujours fortes chaque fin d’année en oubliant la base, c’est un processus décisionnel mécanique, froid, et qui a un agenda. Toutes les COPs ne se valent pas, certaines ne sont que des rdv techniques de milieu de cycle de décision, d’autres comme celles de Kyoto, Copenhague ou Paris marquent les fins d’une partie des cycles et donc deviennent des moments stratégiques et politiques cruciaux. C’était le cas avec Dubaï pour l’adoption du 1er Bilan Mondial ou de la première trajectoire mondiale pour l’adaptation, cycle lancé il y a plus de deux ans, mais aussi la préparation technique des prochaines étapes comme sur les mécanismes de financement ou de transfert de compétences. Alors, à chaque fois, on peut voir le verre à moitié plein ou à moitié vide. Analyse.
Des Décisions ont été prises à Dubaï, verre à moitié plein
Le processus onusien des COP Climat va bien. Le plus grand parlement démocratique sur le Climat a assumé la prise d’un certain nombre de Décisions. L’énorme crainte en ouverture de COP pour le Secrétaire Général de l’UNFCCC est d’arriver à la dernière journée sans aucun texte majeur adopté. Ces deux dernières COP, une Décision commune avait été adoptée assemblant les derniers points de négociations, même s’il n’y avait de Momentum attendu. À Dubaï, nous sommes revenus sur un processus classique mais ce n’est pas un texte unique qui a été adopté mais un paquet de Décisions (8) sur les points techniques de l’Agenda. Le processus onusien est sauvé. Lorsqu’aucune décision n’est adoptée comme à Copenhague (2009) ou Madrid (2019), alors la COP Climat tombe dans un abîme médiatique négatif faisant le bonheur des climato-sceptiques, des industriels pro-fossiles et augmentent les rangs des climato-défaitistes et des éco-anxieux. Ouf, ceci n’est pas arrivé. La dynamique continue. Le multilatéralisme derrière une cause commune fonctionne, dans une période extrêmement tendue géopolitiquement, le multiniveaux du local au global, un peu moins, ce sera pour demain.
Le fameux Bilan Mondial (GST), verre à 3/4 plein
À lui tout seul, il fait oublier toutes les autres décisions de cette COP. La seule Décision commentée un peu partout. C’était le marqueur de cette COP28 là où la présidence émiratie était attendue. Car au-delà de « certifier » le Bilan Mondial, le texte devait en tirer des conclusions sur les grands engagements à prendre à court terme dans tous les domaines… ET ce texte allait-il oser parler des énergies fossiles ? Le tabou des COP, dont une brèche avait été ouverte à Glasgow sur la fin progressive du charbon.
Tous les termes y sont dans ce texte de 21 pages, aucun ne manque mais pas toujours avec la force attendue, c’est pourquoi il provoque autant de déçus que de ravis. Il faut revenir sur certains détails.
Les fondamentaux rappelés dès le Préambule : « Reconnaissant que le changement climatique est une préoccupation commune de l’humanité et que les Parties devraient, lorsqu’elles prennent des mesures pour lutter contre le changement climatique, respecter, promouvoir et prendre en compte leurs obligations respectives en matière de droits de l’Homme, le droit à un environnement propre, sain et durable l’environnement, le droit à la santé, les droits des peuples autochtones, des communautés, les migrants, les enfants, les personnes handicapées et les personnes en situation de vulnérabilité développement, ainsi que l’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes et l’équité intergénérationnelle » Adopté par 197 pays, l’action climatique est une action plurielle de justice sociale, d’équité et de paix.
Les objectifs principaux sont confirmés, rappelons qu’à chaque COP des États essaient de réécrire l’Accord de Paris :
- Le rappel à la science et aux rapports du GIEC y est permanent, dont une partie I dédiée,
- L’objectif 1.5°C, l’étoile du Nord du Dr Sultan, y est rappelé en permanence, même s’il est toujours accompagné de la phrase officielle de l’Accord de Paris « bien-deçà des 2°C vers 1.5°C »,
- La nécessité de réduction de 43% les émissions de CO2 d’ici 2030
Le chapitre II détaille les actions que doivent porter les États pour tenir ces objectifs dans tous les domaines : atténuation, adaptation, financement…
Son article 28 APPELLE les États, dans les précédentes versions c’étaient « POURRAIENT » à :tripler la capacité d’énergie renouvelable à l’échelle mondiale et doubler le taux annuel moyen mondial d’amélioration de l’efficacité énergétique d’ici 2030 ;
l’accélération des efforts en vue de l’élimination (phase-down) progressive de la production d’électricité à partir du charbon non capturé (unabated);
l’accélération des efforts déployés à l’échelle mondiale pour mettre en place des systèmes énergétiques à zéro émission nette, en utilisant des énergies à zéro et à faible teneur en carbone bien avant ou vers le milieu du siècle ;
l’abandon (transitionning away) des combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques, de manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l’action au cours de cette décennie critique, afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, conformément à la science ;
l’accélération des technologies à émissions nulles et faibles, y compris, entre autres, les énergies renouvelables, le nucléaire, les technologies de réduction et d’élimination telles que le captage, l’utilisation et le stockage du carbone, en particulier dans les secteurs difficiles à réduire, et la production d’hydrogène à faible teneur en carbone ;
accélérer et réduire considérablement les émissions autres que le dioxyde de carbone à l’échelle mondiale, y compris en particulier les émissions de méthane d’ici 2030 ;
accélérer la réduction des émissions du transport routier sur toute une série de voies, notamment par le développement d’infrastructures et le déploiement rapide de véhicules à émissions nulles et à faibles émissions ; et
éliminer (phase-out)le plus rapidement possible les subventions inefficaces aux combustibles fossiles qui ne s’attaquent pas à la pauvreté énergétique ou aux transitions justes.
Auquel il faut aussi l’article 36 : « Note qu’il importe d’adopter des modes de vie et des modes de consommation et de production durables dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, notamment par le biais d’approches d’économie circulaire, et encourage les efforts à cet égard”
Alors voilà, les énergies fossiles sont entrées dans un texte de COP avec une notion de « contrainte ». Le mot « historique » est utilisé pour cette apparition, c’est un fait c’est une première, les mots sont choisis « transitionning away » pour éviter le plus radical « phasing out ». Le calendrier est large mais, soyons honnête même si cela ne correspond pas à la trajectoire, il est pour le moment réaliste. D’où le rappel par l’article 36 de bien associer la réduction de la production à la consommation ! L’un ne peut se faire sans l’autre. Et pas uniquement pour rassurer l’OPEP, mais aussi pour rappeler à tout le monde ses responsabilités et la terrible transition à prendre. Je vous assure, l’OPEP serait prête demain à réduire sa production pour réduire ses émissions. La demande demeurant très forte, alors les prix s’envoleraient et ruineraient nos économies dépendantes.
Les points forts : les grands secteurs (infrastructure et routier) sont cités, le triplement des EnR, la réduction du méthane, cette bouée de ralentissement de qques dixièmes de degré d’ici 2050. Ce signal n’est pas négligeable, car cela envoie, enfin, un message aux investisseurs dont les grandes banques « ne misez sur ces énergies à moyen terme ». A. Guterres l’a rappelé de manière plus radicale en fin de COP « c’est la fin des énergies fossiles »… y compris le gaz ?
La technologie nous sauvera, le verre à ¼ vide
C’est le point faible de cette partie du Bilan Mondial. Pour faire passer l’idée de réduire la production des énergies fossiles, il a été ajouté partout la capture de CO2, technologie non-mâture et qui ne captera jamais plus de 3-4% des émissions mondiales. Mais cela laisse libre cours pour diriger les investissements vers des extractions de fossiles, même le charbon, si des solutions de capture y sont intégrées.
Enfin, s’il y a bien un point historique, c’est l’entrée pour la première du mot « nucléaire » dans le texte sous un grand lobbying France-Usa, et les 28 pays ayant signé la Déclaration de triplement du nucléaire d’ici 2050. C’est un mauvais signal car cette énergie, certes faiblement carbonée, a des conséquences sociales, environnementales et de paix considérables. C’est un mauvais signal car cette industrie va canaliser des milliards d’investissements au détriment des énergies renouvelables et en particulier pour les PMA qui ne peuvent s’offrir le nucléaire. Ces inquiétudes sont maintenues par le faible texte adopté sur le « programme pour une transition juste » sans véritable calendrier et procédure de transfert. Ambition reportée aux prochaines COP.
Le « couac », une adoption du GST sans les Etats insulaires
Après l’ovation de l’adoption du Bilan Mondial, les Samoa pour le groupe des Etats Insulaires, a pris la parole pour faire remarquer que leur délégation n’était pas dans la salle au moment de l’adoption. Gloups. Petit couac incompréhensible quand la plénière a démarré avec plus de 45 minutes de retards et pendant 30 minutes, le Secrétariat rappelait à l’ordre les Parties de prendre place. Dans son allocution les Samoa a noté le consensus sur le Bilan Mondial et les étapes importantes franchies mais a rappelé à tout le monde que le « grand bond » n’est pas là, laissant trop la porte ouverte de continuer à émettre librement d’ici 2030 mettant en danger des milliers d’habitants de leurs Etats qui n’auront de choix que de migrer. Les Etats insulaires attendent des réponses concrètes dans les prochains mois pour éviter d’avoir à signer leur « arrêt de mort ». Cette déclaration, 10 minutes après l’adoption, a été saluée par une très longue standing ovation de la plénière menée par Simon Stiell en premier chef.
L’Adaptation, le verre à ¾ plein
C’est l’autre point positif de cette COP28, il ne faut pas l’oublier. Le texte de 7 pages adopté en séance finale marque une étape importante dans l’accélération de la prise en compte de l’Adaptation dans les politiques nationales. Actuellement, seuls 63 pays ont intégré une politique d’adaptation dans leur Plan Climat national. Cela devient donc une obligation pour leur prochaine Contribution en 2025 avec des points de vigilance clair sur l’eau, l’alimentation, la protection des populations, la mise en place de système d’alerte… La version finale est quasiment identique à la précédente (cf. Live COP précédent). Elle y place les collectivités locales comme un acteur clef et un des plus vulnérables des conséquences du changement climatique. Le bémol demeure la faiblesse des propositions de financement et de mécanismes associés.
Le financement, verre ¾ vide
La présidence de la COP28 en avait fait une de ses priorités, en le mettant à l’ordre du jour de toutes les journées thématiques. On peut lui reconnaître les plus grandes annonces de financement de toutes les COP avec plus 80 milliards de $ annoncés et des victoires comme la capitalisation à 700 millions de $ du Fonds Pertes & Préjudices. Mais comme pour reprendre l’image de Valérie Masson-Delmotte cette semaine, 700 millions de $ c’est moins que le montant des transferts de la ligue de football saoudienne pour faire venir des joueurs dans ses clubs à l’été 2023.
Et même le texte du GST note en alinea 80 : « Note avec un profond regret que l’objectif des pays développés Parties de mobiliser conjointement 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 dans le cadre de mesures d’atténuation significatives et de transparence de la mise en œuvre n’a pas été atteint en 2021 »
C’est l’éternel sujet, les sommes alloués ne sont pas à la hauteur, et ne permettent pas de combler le gap avec les attendus des PMA et des pays les plus vulnérables pour faire face à cette énorme transition… quand 63 pays émettent plus de 85% des émissions mondiales. Et les textes adoptés en fin de séance sur les mécanismes financiers ou sur les modalités de marché carbone (Article 6) sont encore trop évasifs et reportent beaucoup de discussion à la prochaine session de Bonn et surtout à la COP29, dont ce sera un des enjeux principaux.
Nature, alimentation, biodiversité, gagnants et perdants. Verre à ¾ plein
Ces trois thématiques, en y ajoutant la santé, ont fortement pénétré les discussions et les négociations de la COP28. De nombreuses citations sont retrouvées dans les documents stratégiques. Il est à noter aussi les Déclarations et les Alliances pour assurer résoudre la sécurité alimentaire tout en développement et protégeant une agriculture locale et durable. Le Bilan Mondial ACTE la nécessité de la conservation et restauration des milieux, en particulier sur les forêts et les hautes montages, et un alignement avec le cadre de travail de Kunming-Montréal de la COP Biodiversité. D’ailleurs la Colombie a profité de cette COP28 pour réaffirmer son intention d’accueillir la COP16 de Biodiversité chez elle en 2024.
Le point faible vient du programme de travail Agriculture et Sécurité alimentaire qui n’a pas abouti dans le cadre de la COP28 et repoussé aux prochaines négociations de Bonn voire de Bakou.
Fonds Pertes et Préjudices, verre plein
Bien plus que l’apparition des mots énergies fossiles dans le texte final, la création opérationnelle du Fonds Pertes et Préjudices demeurera comme LE fait historique de cette COP28. C’est une victoire à plusieurs entrées. C’est la concrétisation de 30 ans de pression des Etats les plus vulnérables. C’est une réussite des deux présidences égyptienne et émiratie. C’est un satisfecit du processus onusien, souvent décrié pour sa lenteur. En un an, suite à la mise du chantier par la COP27, ce travail a abouti à un texte adopté le premier jour d’une COP, du jamais vu. Cela vient récompenser le travail amont des négociateurs, bien enlisé pourtant à Bonn en juin dernier, mais aussi de la pré-COP à Abu Dhabi en novembre. Cela permet de redonner confiance dans le processus et peut-être de permettre, sur le même modèle, l’avancée de telle décision. C’est un marasme évité pour la présidence de la COP28, si le texte avait été rediscuté pendant 15 jours sans réelles avancées et clivant encore plus les blocs. Le Fonds, qui aura véritablement son compte en banque en novembre prochain, a déjà reçu près de700 millions de $ de promesse de capitalisation. Il faudra confirmer l’essai, s’assurer de la transparence d’allocation sans conditionnement des donneurs (France !) et l’efficacité des investissements.
La Présidence de la COP28, verre qui déborde.
Rarement, une Présidence de COP aura été autant décriée dès la nomination de son président, le Dr. Sultan Ahmed al-Jaber, président de la compagnie pétrolière des E.A.U et de Masdar pour le développement des EnR. Une rare pression, peut-être plus forte qu’avant la COP21. Alors, le constat est clair, le Dr. Sultan, habitué des COP, finalement assez fin diplomate, a réussi sa COP, les Emirats Arabes Unis ont coché toutes les cases. Ils étaient peut-être aussi les seuls à pouvoir dialoguer et négocier avec leurs confrères pétroliers pour ne pas bloquer les négociations et les textes. Quelques points forts :
- la création opérationnelle du Fonds Loss and Damage
- la présence des mots « vers la fin des énergies fossiles », peut-être un peu faible sur les objectifs mais ils ont fait leur entrée dans le dictionnaire des COP
- l’adoption du Bilan Mondial avec des nouvelles revues annuelles
- le rappel à la science permanent, convaincu ou pas, c’est dans les discours et dans les textes
- le plus grand appel de fonds engageant des nouveaux donateurs très discrets jusqu’à présent
- Une COP sans « plastique ». Je crois bien que c’est la première COP sans aucun barnum en plastique. Une COP installée sur l’ancien site de l’Exposition Universelle de 2020.
- Une COP confortable, trop ? aux allées larges pour accueillir les 90 000 accrédités
- Une zone verte luxueuse, du jamais vu
- Une COP ouverte à la société civile, deux fois plus d’accrédités que les Etats avec les Party overflow
Il faut d’ailleurs revenir sur ce dernier point, car c’était l’une des grandes craintes de la préparation de cette COP28, la place de la société civile. Des mauvais souvenirs de Doha ou même d’autres COP peu ouvertes comme Katowice par exemples. Dans les actes : le volume sans précédents des accréditations accordées à la société civile, la place inédite offerte aux villes, la nomination de la première Championne Jeune pour le Climat, Shamma Al Mazrui, la liberté de manifester dans l’enceinte officielle, 11 journées thématiques pour l’Agenda international de l’Action Climatique, toutes dirigées par un ou plusieurs Ministres émiratis avec des Déclarations importantes chaque jour, la mise sur la table de nouvelles thématiques comme la Santé, le renforcement de la place des femmes dans les instances et leur autonomisation dans nombre de débat… Le mérite en revient principalement au grand travail de fond mené par la Championne de Haut Niveau pour le Climat Mme Razan al Mubarak, habillement conseillé par un homme de l’ombre, aussi conseiller spécial de la Présidence, un certain Paul Watkinson. Merci Paul !
Et les Villes dans tout ça ? Verre à moitié plein
La question est légitime. Surtout après un démarrage en fanfare avec l’accueil du premier Sommet des Leaders Locaux le second jour de la COP en parallèle de celui des Chefs d’Etats. Deux jours de Sommet, une journée dédiée à l’urbanisation, plus de 500 représentants locaux recensés (maires, gouverneurs, présidents de régions-province…), une LGMA (Local Gouvernement and Municipal Authority, la Constituante qui représente les Villes çà la COP) au sommet de sa forme avec une unité retrouvée de ses réseaux de Villes, un pavillon en zone bleue, plus de 2 000 lobbyistes des villes sur le site… Pour cela, le verre est à moitié plein, les villes ont fait entendre leurs voix mais aussi ont démontré leur capacité à agir, elles sont en première ligne de la lutte contre le changement climatique.
Et 71 pays ont signé l’initiative CHAMP de la Présidence pour la reconnaissance du rôle des villes et leur intégration complète dans le processus de décision et les programmations nationales. Oui, l’action à tous les niveaux a été encouragée par la Bilan Mondial en son paragraphe 161 : « Prie instamment les Parties et les parties prenantes non Parties d’unir leurs efforts pour accélérer la mise en œuvre par une action inclusive, à plusieurs niveaux, sensible au genre et coopérative ;”.
C’est surtout dans le texte sur la trajectoire mondiale d’adaptation, que les villes sont le plus citées, reconnues et bénéficiaires des attendus. Et c’est le verre à moitié plein, vu le poids que représentent les villes sur ce dossier du Climat, le pivot et le levier principal de l’action mais aussi les premières touchées par les conséquences, c’est encore faible. Il faudra maintenir la pression et les efforts pour les prochains exercices et intégrer rapidement la Mission 1.5°C qui vient d’être créée par la Présidence de la COP28. Bravo aux collègues de la LGMA !
Et maintenant ?
Il faut savourer les petites (transitionning away from fossils fuels, Sommet des élus locaux) comme les grandes (création du Fonds Pertes & Préjudices) victoires.
Il faut demeurer vigilant, et c’est le rôle de la société civile, sur la suite du processus en particulier vis-à-vis de la future présidence azerbaïdjanaise. Choix par défaut ou contrainte, la Russie bloquant toute candidature d’un pays de l’UE d’Europe de l’Est. Non pas parce que c’est à nouveau un état pétrolier, les E.A.U. viennent de prouver qu’ils peuvent faire progresser la cause. Non, parce que la COP29 sera accueillie par une dictature qui n’a que faire des Droits de l’Homme, des libertés individuelles et de la libre parole de la société civile. Le processus, et l’urgence, ne peuvent se permettre d’attendre la COP30 au Brésil (autre Etat pétrolier !). Au passage, l’Australie et la Turquie sont sur les rangs pour accueillir la COP31 en 2026.
Pendant ce temps-là, l’action locale, la dynamique est là, elle est vitale pour le processus global et la protection des personnes au quotidien. Vous pourrez dans les prochains jours découvrir sur Paris.fr le projet de Plan Climat de Paris 2024-2030 adopté le jour de la clôture de la COP28 ! Quel timing ! Quelle réponse ! Bravo l’équipe !
A bientôt, bon dimanche,
Yann Françoise
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👉Breaking News –Live COP28, J13-C’est mal barré mais pas partout !
Breaking News Paris – mercredi 13 décembre à 8h15
Bon j’ai été pessimiste ce matin !
La décision sur le Bilan Mondial vient d’être adoptée avec standing ovation…
Un léger progrès… encore du boulot…
Yann Françoise
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👉Live COP28, J13-C’est mal barré mais pas partout !
Paris mercredi 13 décembre décembre 2023 – 7h
Les sites Internet de l’UNFCCC et de la COP28 sont restés très, trop, sages ce mardi 12 décembre 2023. Aucun nouveau texte, aucune plénière programmés. Les bilatérales se multiplient, les coalitions se réunissent, les négociations se tendent, il n’y a plus d’heure, le site ne ferme plus. Une COP est un marathon qui épuise le système et les délégations, cela fait partie de ce terrible jeu.
Ce n’est qu’au petit matin, à 7h heure locale, que la Présidence a délivré une série de texte dits « Draft Decision ».
Bilan mondial, des progrès trop légers
Je vais être bref, les progrès sont insignifiants par rapport aux attentes. Le nouveau texte (joint et surligné) ne prend aucun risque, et donc vous ne retrouverez aucun « phase out » sauf pour la suppression des subventions inefficaces aux énergies fossiles. Il maintient une vision que la technologie va décarboner le monde avec un panier dangereux associant le nucléaire, le stockage de CO2, l’hydrogène propre… et les renouvelables. Le signal à moyen terme est donc clair pour les industriels de la planète vers quelles technologies elles doivent investir ! C’est un échec…
Pour la Présidence de la COP28, ce texte fourre-tout reconnaissant l’urgence, la nécessité de réduire les consommations et productions, réduire le méthane, le triplement des EnR, la transformation des énergies fossiles (pas mal) un peu plus le rôle des acteurs non-étatiques, est leur seul espoir de l’adoption d’une Décision pour satisfaire un maximum d’États. Bon le texte « appel à » plutôt que « pourrait », léger progrès…
La victoire du premier jour, un mal pour un bien
Actuellement, l’UE et les États insulaires emmènent plus de 130 pays contre le précédent texte et sûrement celui-ci. Cela ne suffira pas, car parmi les réticents, dont les pays africains, il n’y a pas ce qu’ils attendaient dans les autres décisions : trajectoire mondiale d’adaptation, transformation des outils financiers, transfert des compétences et des technologies, pour garantir qu’ils pourront se passer des énergies fossiles bon marchés pour assurer en premier lieu les services de base et la transition de leur économie. À ce titre, je rejoins l’analyse dans Libération du Sénateur Dantec, grand connaisseur des COP : « On a sous-estimé à quel point l’Afrique était en colère. On ne pourra sortir de là qu’avec des propositions de financements très robustes, qui ne sont pas sur la table actuellement ».
Car même si le texte du Bilan Mondial reconnait les progrès faits sur les financements des différents fonds, son alinea 80 « Note avec un profond regret que l’objectif des pays développés Parties de mobiliser conjointement 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 dans le cadre de mesures d’atténuation significatives et de transparence sur la mise en œuvre n’a pas été atteint en 2021 ». Cette sincérité est déroutante dans un tel texte !
Et c’est peut-être une erreur stratégique de la Présidence. Avec la création opérationnelle surprise du Fonds Pertes & Préjudices, le premier jour, la Présidence pensait avoir gommé le déficit de confiance entre les pays du sud et les pays historiquement industriels. Mais le compte n’y est pas, un ru a été comblé mais c’est un énorme canyon de confiance et de crédibilité des annonces qui existe. Et l’UE, pourtant dynamique, les USA et maintenant la Chine n’ont pas réussi à redonner confiance dans les transferts rapides de compétences et de moyens pour juguler ce déficit. Les négociations techniques sur les mécanismes de financements ou de transfert de compétences patinent voire sont reportées à d’autres échéances. L’échec est là. La solution de sortie encore possible serait peut-être d’introduire un « phase out différencié » pour 2030 pour les pays développés industriels, 2035 pour la Chine, 2040 pour l’Inde et 2050 pour les autres avec des mécanismes clairs de transferts de compétences à la hauteur des enjeux, et non repoussés d’une session à l’autre… Certes cela est peut-être inclus dans le point 28d avec « la transition des énergies fossiles (toutes !) de nos systèmes énergétiques de manière juste, ordonnée, équitable en accélératn dans cette décennie critique et d’ici 2050 ». Est-ce que cela satisfera tout le monde ? Sauvera l’Humanité ?
Mission 1.5°C !
Le paragraphe 191 créé sous l’égide des trois présidences actuelles et à venir de COP, « La feuille de route pour la Mission 1.5°C » pour amplifier et accélérer la coopération internationale pour contenir le réchauffement à 1.5°C et accompagner les nouvelles contributions des États pour 2025. Une dynamique à surveiller, est-ce qu’elle permettra de répondre concrètement à cette « transition des énergies fossiles » avec trois puissances pétrolière et gazière, belle gageure !
La trajectoire mondiale de l’Adaptation
C’est un bon texte équilibré pour une Décision finale. Tous les éléments décrits dans le précédent Live COP y demeurent. C’est extrêmement encourageant. Bon, les gouvernements locaux ont perdu un peu de terrain dans la version finale mais sans grand dommage et surtout sont cités dès le Préambule : « qui reconnaît que l’adaptation est un défi mondial auquel tous sont confrontés avec des dimensions locales, infranationales, nationales, régionales et internationales” Maintenant, selon le déroulé de la plénière de clôture, il est fort possible que ce texte ne soit pas adopté. Dommage collatéral.
Et un Jeune Champion pour le Climat
L’Accord de Paris a créé les postes de Champions de Haut-Niveau pour le Climat. Ils sont là pour faire la liaison entre la COP Climat et la société civile, et animer la dynamique. Il y en a toujours deux en exercices au moment d’une COP représentant la présidence sortante et la présidence en cours. À partir de 2024, il y aura maintenant un Jeune nommé en tant que Champion pour le Climat pour faire le lien entre les priorités des jeunes de 18-35 ans et les instances de la COP Climat.
À quand, un Maire Champion pour le Climat ?
L’action locale, le dernier rempart
J’ai bien conscience que les nouvelles ne sont pas bonnes. Nous devons patienter, et faire encore confiance aux Parties, pour trouver une meilleure issue lors de la Plénière de clôture programmée à 10h, heure locale. Cela pourrait ne pas être la dernière, et la COP se prolongerait alors. Il faut l’espérer car sinon les rangs des climato-défaitistes et des éco-anxieux vont gonfler rapidement.
Alors, à tous ceux-là, je vous invite à regarder ce qui se fait au plus près de chez vous, les dynamiques locales sont extraordinaires d’inventions, de ressources et de résultats.
Et surtout, aujourd’hui, ce matin, vous aurez envie de suivre le live de la Plénière de Dubaï. Je vous comprends, mais comme elle sera en retard, branchez-vous plutôt sur Paris.fr, et venez écouter le Conseil de Paris à 10h, heure de Paris. Aujourd’hui, il examinera le projet de Plan Climat de Paris 2024-2030 « plus vite, plus local, plus juste ». Le 4e du nom, la dynamique collective est là !
Bonne journée,
Yann Françoise
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👉 Live COP28, J12-Provocation tactique ou point de non-retour
Dubaï – mardi 12 décembre 2023 – 9h
Bonjour,
La COP28 entre officiellement dans sa dernière journée ce mardi 12 décembre. La journée du 11 décembre ne rentrera pas dans l’Histoire avec la très faible ambition proposée par la Présidence de la COP.
Bon anniversaire !
12 décembre. Cette date est dans l’ADN de tous les négociateurs et participants de COP Climat. C’est LA date de l’adoption de l’Accord de Paris, vers 19h29 ce samedi 12 décembre 2015. La Présidence de la COP28 connaît son histoire des COP. Ce n’est pas un hasard à 100% que cette COP se termine à la même date. Faut-il préciser au DR. Sultan, que Paris avait déjà joué les prolongations de plus de 24h ?! Alors, si vous voulez marquer l’Histoire M. le Président de la COP28, reprenez-vous très rapidement, car depuis hier c’est le spectre du fiasco de Copenhague 2009 qui vous guette… et tout le monde oubliera vite la création opérationnelle du fonds Pertes et Préjudices en ouverture de la COP28.
Bilan mondial, un texte sans ambition
Ce lundi 11 décembre vers 16h, la Présidence a enfin proposé SON texte pour le Bilan Mondial (GST=Global Stocktake). Le texte le plus attendu de cette COP28 pour confirmer le Bilan Mondial et dresser les prochaines étapes cruciales d’engagements des États. La veille, la présidence avait rappelé à tout le monde à l’ordre pour ne se consacrer qu’aux ambitions les plus hautes. On ne doit pas avoir les mêmes définitions. En l’espace de quelques minutes, mode fast and furious, les réactions de déception et de désapprobation sont apparues sur toutes les messageries et réseaux sociaux. Pourtant, le texte maintient bien l’objectif de contenir le réchauffement climatique à 1.5°C (ouf), indique bien la nécessité, selon la science, de réduire les émissions de CO2 de 43% d’ici 2030 (ouf again) ou indique bien la nécessité de tripler les énergies renouvelables d’ici 2030 (top) dans le paragraphe 39. Ce paragraphe cite d’ailleurs toutes les solutions que les États « POURRAIENT » (could) prendre et non « DEVRAIENT » (shall), mais surtout il n’y a aucun terme pour la disparation des énergies fossiles, le fameux phase-out tant attendu. Il n’est utilisé pour la fin des subventions aux énergies fossiles inefficaces. Pire, il est inscrit uniquement pour la disparition progressive ou la réduction progressive des centrales électriques au charbon… sans système de capture de CO2, sans en préciser le taux. Toujours cet espoir que la technologie viendra au secours de l’abattement des émissions des énergie fossiles. Le charbon est cité mais pour les autres énergies fossiles, elles se retrouvent dans le sous alinea f par « la nécessité de réduire à la fois la consommation et la production de combustibles fossiles, de manière juste, ordonnée et équitable afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, avant ou vers 2050 ». Pour la première fois, les consommateurs sont aussi associés dans cet objectif. Le paragraphe au-dessus cite pour la première fois le recours à la production nucléaire comme les solutions alternatives.
Enfin, pour conclure ces mauvaises nouvelles, alors que les gouvernements locaux étaient bien mis en valeur dans le texte sur la trajectoire mondial de l’adaptation, les villes ont quasiment disparu du texte final du GST avec deux pauvres citations de reconnaissance de leur rôle (§25) et sur la partie Pertes et Préjudices (§195), mais plus aucun mot sur la nécessité d’associer les villes dans la réalisation de l’Accord de Paris, sur le financement ou le transfert de compétences, etc…
Provocation tactique ou point de non-retour
Ma première réaction fut « c’est une provocation » pour faire sortir les loups du bois, comme l’espérer la Présidence lors du MAJLIS. Une provocation dangereuse à la veille de la fin de la COP28 qui a provoqué une réunion Ministérielle autour de la Présidence de 22h à 2h du matin. Une provocation qui a poussé de nombreuses délégations dont l’Union Européenne, les États Insulaires ou les pays les moins avancés, à menacer de quitter la COP si un nouveau texte n’était pas proposé rapidement dans la journée du 12. Les États insulaires rappellent qu’« ils ne signeront pas leur arrêt de mort ». À noter les réactions des USA, soutenu par la Norvège « Nous apprécions les efforts déployés par de nombreuses personnes pour produire ce texte, qui cherche à équilibrer une variété d’intérêts. Dans le même temps, la section sur l’atténuation, y compris la question des combustibles fossiles, doit être considérablement renforcée, et la section sur les finances contient des inexactitudes qui doivent être corrigées.” La position de la Chine, toujours discrète publiquement, sera à surveiller dans les prochaines heures pour influencer positivement le processus.
À suivre aujourd’hui toute la journée, si le texte demeure en l’état, il n’y aura pas de conclusion à cette COP. Et si un nouveau texte est proposé, il nécessitera sûrement une prolongation de la COP.
COP29 à Bakou et COP30 à Belém
Les prochaines COP ne sont plus orphelines. La COP29 seront donc accueillie par l’Azerbaïdjan, sûrement à Bakou du 11 au 22 novembre 2024. La COP30 au Brésil, probablement à Belém, du 10 au 21 novembre 2025. Les dates sont provisoires et doivent être confirmées dans le premier trimestre par le pays hôte.
Bonne journée,
Yann Françoise
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👉 Live COP28, J11-L’attente
Dubaï – Lundi 11 décembre 2023 – 9h
Bonjour,
Le calme avant la tempête. Il y a toujours ces heures (jours ?) vers la fin d’une COP où on a l’impression que le temps s’étire terriblement sans que rien de nouveau n’apparaisse. C’est l’attente, c’est dans l’ADN des COP, cette période épuisante pour les négociateurs, l’attente d’un nouveau texte, d’une Décision…
Aucun nouveau texte
Depuis hier matin, et la publication du texte sur la trajectoire des objectifs mondiaux sur l’Adaptation, aucun nouveau texte n’a été publié. Les délégations examinent ce premier texte dans les couloirs et attendent la décision de la Présidence de la COP28 de la promouvoir en plénière pour vote ou de la remettre sur la table des négociations. Aucun texte officiel sur le Bilan Mondial, la trajectoire énergétique ou la transformation juste de l’économie. L’attente…
Le premier MAJLIS
Comme annoncé, le Président de la COP28 a réuni le premier MAJLIS, hier après-midi, avec les Ministres présents et leurs chefs de délégations. Il s’est tenu dans la plus grande salle de la COP avec un cercle géant où les intervenants devaient s’exprimer librement et sincèrement autour de deux questions clefs :
1 Comment pouvons-nous construire une ambition transformatrice en matière d’atténuation tout en abordant les transitions justes et équitables et les exigences de soutien correspondantes ?
2 Comment pouvons-nous combler de manière crédible les lacunes en matière de financement et d’action en matière d’adaptation ?
Il n’y a aucune surprise sur les prises de paroles qui ont suivi, elles ont réaffirmé les positions connues de l’UE, les États insulaires et certains PMA sur la nécessité de la sortie (phase out) des énergies fossiles sans conditions en s’engageant dans le triplement des énergies renouvelables et le transfert des compétences ; la Chine rappelant la nécessité de la différenciation de l’effort à accomplir ; l’Australie et le Royaume-Uni ont déclaré qu’ils pourraient faire preuve de souplesse sur le libellé : « nous voulons voir l’élimination progressive des combustibles fossiles, mais nous pouvons être flexibles sur le langage ». L’Iraq a déclaré qu’il s’opposait à ce que des objectifs sectoriels mondiaux soient inclus dans le texte, déclarant qu’une élimination progressive des combustibles fossiles ou des subventions aux combustibles fossiles irait à l’encontre de l’Accord de Paris et de la Convention.
Rien de neuf, mais les choses ont été dites, la Présidence a laissé la place pour cette expression, c’est à elle, aussi, de trancher, pour proposer un texte fort dans ces dernières 48h.
Le Charbon plutôt que le pétrole ou le gaz ?
J’espère me tromper. J’espère que le charbon ne sera pas le seul cité dans la Décision finale mais cela pourrait être un compromis qui satisferait même la Chine et les USA (ces derniers venant de rejoindre une coalition pour mettre fin à la création de centrales électriques au charbon), mais loin de faire plaisir aux pays moins avancés (PMA) qui n’ont pas facilement accès et de manière abordables à d’autres énergies même fossiles. Sans parler de la Corée du Sud ou du Japon grand consommateur du charbon.
Le charbon est la première source d’émissions de gaz à effet de serre dans le monde, sa fin programmée rapide est cruciale pour essayer de maintenir le réchauffement global à 1.5°C et sans artifice de capture de CO2 ou de « charbon propre ». Mais cela ne peut se faire qu’aux bénéfices des deux autres énergies fossiles pétrole et gaz, c’est un paquet complet à adopter avec un système d’aide à la transformation de ces économies sur plusieurs décennies. Car, nous savons trop bien en Europe, au Royaume-Uni ou en France, l’énorme coût social de la transformation d’une économie dépendante du charbon… et même si nous ne sommes plus des économies charbonnières, la France n’arrive toujours pas à se débarrasser de ses 4 dernières centrales électriques au charbon. Fin annoncée par F. Hollande en 2022 lors de la COP21, et à la COP28 E. Macron a annoncé 2027 ! Et à Paris, il nous a fallu 20 ans de projet pour mettre fin d’ici l’an prochain à la dernière centrale charbon de notre réseau de chaleur. Pour rappel, l’an dernier plus de 150 centrales électriques au charbon ont été inaugurées (Chine et Inde principalement), elles ne fermeront pas demain.
La protection de la Nature, des terres et des océans à l’honneur
Avant-dernière journée thématique de la COP28, la journée était consacrée à la protection des terres, de la Nature et des océans. Plusieurs déclarations ont été prises, engageant un grand nombre d’États, il est à noter une initiative pour la protection des « petits fermiers locaux » garants de la protection d’un écosystème fragile.
Bonne journée,
Yann Françoise
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👉 Live COP28, J10-Cela bouge sur l’Adaptation !
Dubaï – Dimanche 10 décembre 2023 – 9h
Bonjour,
Les négociations avancent, ou trainent, la ruche COP est en ébullition, les réunions informelles, les bilatérales, les discussions en groupes dans les couloirs se multiplient, la journée s’allonge, la Plénière de clôture a débuté à 21h, ce samedi 9 décembre sans réelle avancée.
Vers une décision sur la trajectoire d’Adaptation (Global Goal on Adaptation – GGA)
C’est la petite surprise de ce dimanche matin, le site de l’UNFCCC publie un texte provisoire de Décision ! Alors, que les négociations semblaient au point mort, la Présidence de la COP28 vient de proposer un texte de compromis avec plus aucun crochet [bracket] et juste une option. Donc un texte prêt à être adopté ! Il est légèrement moins contraignant mais respecte les grandes lignes de la feuille de route lancée à Glasgow. Néanmoins, s’il est adopté en l’état, l’alinéa 8 est une grande avancée pour un partage commun de la trajectoire d’adaptation et des obligations des États :
« 8. Décide que le cadre de l’objectif mondial relatif à l’adaptation devrait guider les efforts d’adaptation transformationnels et progressifs à long terme visant à réduire la vulnérabilité et à renforcer la capacité d’adaptation et la résilience, ainsi que le bien-être collectif de tous les peuples, la protection des moyens de subsistance et des économies, et la préservation et la régénération de la nature, pour les générations actuelles et futures, en tenant compte des meilleures données scientifiques disponibles et des visions du monde et des valeurs des peuples autochtones, afin d’appuyer la réalisation de l’objectif mondial relatif à l’adaptation ; »
L’alinéa 10 est le plus important du texte avec 7 objectifs thématiques : pour une eau sûre et abordable en réduisant l’impact du CC, assurer une production alimentaire et agricole résiliente au climat en assurant une protection des écosystèmes, diminuer l’impact du changement climatique sur la santé et la protection des plus fragiles, assurer la résilience des infrastructures et en diminuer leur impact de 50%. Réduire substantiellement la pauvreté et la vulnérabilité des moyens de subsistance dans les zones à haut risque climatique et veiller à ce que les communautés de ces zones soient couvertes par au moins un système d’alerte précoce ; et protéger le patrimoine culturel des effets des risques liés au climat.
Enfin, l’ouverture de l’alinéa 10 précise que les États sont encouragés à « […] à accélérer une action rapide à grande échelle et à tous les niveaux, du niveau local au niveau mondial, conformément à d’autres cadres mondiaux, en vue d’atteindre, entre autres, les objectifs ci-après d’ici à 2030 » Les Villes sont dans la place.
L’alinéa 11 précise le calendrier avec la production d’études de vulnérabilité en 2025 et des stratégies respectant cette trajectoire en 2027.
Alors Décision adoptée quand ?
La France recule
Dans le Climate Change Performance Index (CCPI) publié ce samedi, la France recule de 9 places à la 37e place, parmi les pays les moins performants. Cette chute est due à la non-atteinte des objectifs à 2020 en matière de renouvelables et la prolongation des deux centrales à charbon. Ce classement est dominé par le Danemark. Le CCPI analyse la performance de 63 pays (90% des émissions mondiales) sur le respect de leurs engagements sur l’atténuation : les émissions de GES, les énergies renouvelables, la consommation d’énergie et la politique d’atténuation.
La zone bleue pas si neutre !
Les allées sont larges, très larges (à l’instar des rues autoroutières de Dubaï) dans la zone bleue de la COP28. Allées larges + très grand nombre d’accrédités = une énorme manifestation pacifique dans les allées de la COP28, ce samedi, pour la justice climatique et mettre la pression sur les Parties pour trouver une issue ambitieuse au « Programme de travail sur les voies d’une transition juste »
Bon dimanche,
Yann Françoise
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👉 Live COP28, Live COP28 J9-La tension monte
Dubaï – Samedi 9 décembre 2023 – 7h
Bonjour,
La COP28 est entrée dans sa dernière semaine stratégique. Tic-Tac.
5 jours pour la Présidence et tous les Ministres présents pour trouver un accord ambitieux digne de sa première journée.
La tension monte
En plénière d’ouverture de cette nouvelle séquence, Simon Stiell, le Secrétaire Exécutif de l’UNFCCC, a exhorté les Ministres à ne se consacrer qu’aux options les plus ambitieuses des textes. « […] Il existe des options d’ambition faible, moyenne et élevée sur de nombreuses questions. Si nous voulons sauver des vies maintenant et garder l’objectif 1.5°C à portée de main, les résultats les plus ambitieux de la COP doivent rester au centre de ces négociations. J’exhorte donc les négociateurs à commencer par le résultat le plus ambitieux et à se demander : « Comment pouvons-nous y parvenir ? »
Il a rappelé que 8 milliards de vies étaient en jeu mais aussi qu’une action climatique audacieuse entraîne une nouvelle économie saine, durable et pérenne.
Le Président de la COP28 est resté plus en retrait dans son discours, en maintenant la volonté du « grand bond » pour un Accord transparent, ambitieux et inclusif. Il a précisé la méthode et le calendrier. Il a ainsi nommé 9 duos de Ministres (aucun Français) accompagnés des meilleurs experts sur 9 sujets clefs des négociations, en leur ordonnant de produire un texte provisoire pour le 9 décembre à 15h.
Majlis, Semjik, Talanoa, Indaba…
Les COP sont multiculturelles, 197 États présents avec autant de variétés de dialogues. Ainsi, au fil du temps, des process de discussions, propres à certains, pays sont entrés dans le vocabulaire des COP. La présidence fidjienne de la COP23 a introduit le Talanao dialogue. Format de discussion sans table, souvent assis par terre autour d’un « tapis sacré » où on débat en toute ouverture du sujet conflictuel. Je vous assure pour y avoir participé que mettre « les gens au sol en tailleur » pendant plusieurs heures produit ses effets au-delà des courbatures pour les moins souples. Indaba était apparu avec la COP sud-africaine à Durban. Semjik avec les Cop polonaises. Et maintenant, la président Émiratie introduit le concept de MAJLIS (Conseil en arabe). Le Président de la COP28 a ainsi indiqué que tous les sujets clivants demeurant après le 10 seraient débattus en MAJLIS combinant les consultations ministérielles et celles des chefs de délégation. Plusieurs Parties ont souligné l’importance d’éviter les voies parallèles afin que les ministres puissent être accompagnés de leurs experts techniques et soient en mesure de défendre leurs priorités dans toutes les salles ; et ont demandé qu’il n’y ait pas de salles fermées.
And the loser is…
La Société civile, et surtout les villes. L’ouverture de la seconde semaine est l’occasion de vérifier si toutes les négociations, le lobbying de la première semaine est bien intégré dans les positions des États dans leur prise de parole en plénière. Force est de constater, que très peu d’États ont reconnu le rôle essentiel (et la volonté de les intégrer au process : gouvernance, moyens, compétences…) des acteurs non-étatiques, et encore moins les villes. 68 signataires de CHAMP et quasiment aucun cite les gouvernements locaux dans leur déclaration, même l’Union Européenne. Et parfois, cela devient une condition bloquante, comme pour l’Inde, qui exprime son refus de voir les « NSA », Non-State Actors, cités dans les textes. Allez, ce n’est que le premier jour des négociations politiques, la marge de progrès est donc importante, aux collègues de la LGMA de continuer, et attendons les textes.
And winner is…
Le Canada ! Je n’aurai jamais cru écrire ceci ! Ce petit pays, de 40 millions d’habitants, est en haut de la liste des émissions de CO2 par capital avec 15t CO2e/an.hab. Ces dernières années, il a souvent joué un double-jeu sur le Climat, volontaire en COP et laissant le gaz de schiste, le pétrole lourd, bitumineux, s’exploiter sur son territoire. La Présidence de la COP28 a demandé au Ministre de l’Environnement du Canada de l’accompagner dans la rédaction d’un texte fort de la transition des énergies fossiles ??? Mais le Canada, après un long dialogue avec la société civile canadienne, vient de publier un cadre réglementaire pour plafonner la pollution par les gaz à effet de serre provenant du secteur pétrolier et gazier. Ce cadre est même salué par le Réseau Action Climat canadien ! Des objectifs de réduction et de performances y sont inscrits, ils pourraient être plus ambitieux, mais une première base existe. Est-ce que cela inspirera la COP28 et les autres pays pétroliers… A suivre.
Financer l’Adaptation
Le débat sur la définition et l’ambition de la trajectoire d’adaptation est au ralenti. Et il n’est pas dit que d’ici 3 jours, un texte ambitieux sorte. Pendant ce temps, il faut saluer les efforts des États insulaires (Vanuatu) ou de Hautes montagnes (Népal). Le Népal ou le Bouthan rappellent régulièrement que les régions de hautes montagnes subissent des transformations irréversibles accélérées de leur écosystème à l’instar des états insulaires. Ils ont rendu compte de leurs travaux avec 13 autres pays dont Irlande, Italie, Pays-Bas, Grande-Bretagne pour le « Nord » pour une nouvelle architecture du financement de l’Adaptation. À suivre les progrès en 2024.
Bon samedi,
Yann Françoise
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👉 Live COP28 J8-Bilan de la première semaine
Dubaï – Vendredi 8 décembre 2023 – 7h
Bonjour,
Ce jeudi 7 novembre, la COP marquait une pause entre la première semaine dite des négociations techniques et la seconde semaine des négociations politiques. Ce mercredi soir, les organes « techniques » de la Convention ont rendu leurs conclusions à la Présidence de la COP28 qui à partir de ce vendredi matin va prendre la direction des négociations avec l’ensemble des représentations ministérielles des États arrivées ce jeudi. D’ailleurs, le site de la COP invitait tous les participants à être patients à leur arrivée, en particulier aux 10 000 nouveaux venus attendus ce jour et qui devront s’enregistrer !
Que retenir de la première semaine ?
En premier lieu bien évidemment, la création opérationnelle du Fonds Pertes et Préjudices en ouverture de COP28. C’est un double évènement historique, d’il y a 8 jours, c’est le point marquant positif de la semaine. Le Fonds a déjà reçu plus de 700 millions de $ de promesses de capitalisation.
Le site de la Présidence fait d’ailleurs un bilan très positif des investissements annoncés en première semaine avec plus de 83 milliards de $ annoncés. Je confirme qu’on additionne des choux et des carottes, néanmoins, les COP demeurent le rdv annuel de confirmation d’engagement financiers des ÉFtats, du secteur privé ou de la philanthropie.
On y regardant de plus près, et grâce à l’excellent site de suivi NRDC, on découvre que le Green Climate Fund créé en 2014 a capitalisé 32 Md$ dont 3,5 à la COP28 ou le Fonds Adaptation 1,9Md$ depuis 2009.
Sur le même principe, le site de la présidence suit les signataires des grandes Déclarations d’initiative directe prise par les États, et généralement associant la présidence de la COP28.
De cette première semaine, on retiendra aussi le d’un premier Sommet des Elus Locaux pour l’action Climatique inscrit à l’agenda officiel de la COP avec plus de 200 maires présents et surtout le segment ministériel de Haut-Niveau sur l’urbanisation, ce mercredi 6, qui a permis un dialogue direct entre les élus et les négociateurs.
Une COP28 de tous les excès en nombre d’accréditations accordées, près de 100 000, sur un site gigantesque et confortable y compris pour la zone verte.
Et les négociations ?
Par l’adoption en ouverture de COP du Fonds L&D, elles ont été boostées au démarrage par cette note positive et qui permettait de gommer les tensions entre « Nord et Sud » sur la solidarité des pertes et préjudices. Cela ne résout pas tout. D’ores et déjà, certains dossiers trop englués, comme la préparation du cadre pour les Plans Nationaux d’Adaptation, ont été proposés à être repoussés à la prochaine séquence de négociations de Bonn en juin 2024 (SB60).
Les négociations sur la trajectoire d’adaptation avancent encore trop lentement. Les dernières négociations sur l’article 6, et les crédits carbones, patinent comme celui sur la transformation énergétique avec le sujet délicat des énergies fossiles.
Il y a quelques avancées sur les instruments financiers mais les propositions ambitieuses proposées par la Première Ministre de la Barbade, soutenues par plusieurs coalitions d’États (PMA et insulaires) ne sont toujours pas dans le texte. Il s’agit par exemple de taxation de 0,01% des transactions financières (420Md$/an de gain), de 5% sur les ventes de pétrole (200Md$) ou 1% sur l’aviation et le maritime (120Md$). Il faut rappeler que le Fonds Adaptation est en partie alimentée par une taxe sur les échanges carbones du Protocole de Kyoto (250M$/an)
Le texte le plus attendu avance bien, celui sur le Bilan Mondial (GST), est une proposition a été remise à la Présidence ce mercredi. Tout y est sans y être ! Ce texte de 24 pages inclut bien les motions stratégiques suivantes : réduction de 43% des émissions entre 2019-2030, maintenir le 1.5°C (l’étoile de Nord du Président de la COP28), tripler les énergies renouvelables, reconnaître l’action des Villes (2 fois), et même la réduction (phasedown) ou la sortie (phase-out) des énergies fossiles ! Tout y est donc, mais avec plus de 70 options à arbitrer dans ce texte. C’est à la Présidence de prendre la main maintenant, de faire le tri, et d’envoyer un signal clair dans le premier texte qu’elle soumettra ce samedi 9 décembre matin comme elle a promis dans son discours de conclusion de la première semaine.
Ce vendredi matin, une nouvelle semaine s’ouvre, la présidence à 10h, heure locale, précisera les modalités de négociations et sa volonté, pour assurer une clôture de la COP28, le mardi 12 décembre à 11h comme elle a déjà annoncé.
Et la COP29, toujours orpheline ?
Pas du tout, cela se bouscule maintenant ! Plusieurs pays de la zone Europe orientale ont émis des souhaits de candidatures dont Bulgarie, Serbie et Moldavie. Mais dans la zone, la Russie a annoncé qu’elle s’opposerait à toute candidature de pays ayant émis un avis négatif de son invasion de l’Ukraine (sic). L’UE et l’Allemagne (qui accueilleraient par défaut la COP, car siège de l’UNFCCC) regardent d’un œil très vigilant les tractations et apporteraient leur soutien logistique et financiers. La surprise pourrait venir de l’Azerbaïdjan, qui vient de déposer sa candidature avec le soutien… de l’Arménie, dans le cadre de l’amélioration de leurs relations diplomatiques ! Donc, prochaine COP à Bakou ? D’un état pétrolier à un autre. À suivre…
Le mot de la semaine !
Il revient à la gouverneure de Tokyo, Mme Yuriko Koike, avec SusHi ! Le démonstrateur lancé par la métropole de Tokyo pour rassembler tous les acteurs de la High Tech au chevet de la Durabilité. SusHi pour Sustainability High tech. Prochain rdv du salon au Printemps 2024, prenez vos places !
Bonne journée,
Yann Françoise
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👉 Live COP28 J7-Les villes au cœur des débats
Dubaï – 7 décembre 2023 – 7h
Bonjour,
Pour clôturer cette première semaine de COP, et la phase technique des négociations, le thème du jour était « Action multiniveaux, urbanisation, bâtiment et transport », donc les villes sont au cœur de cette journée thématique.
40 ministres présents, une meilleure écoute qu’au LCAS ?
Ce 6 décembre, la présidence de la COP28, ONU-Habitat et les champions de haut niveau des Nations Unies sur le changement climatique ont co-organisé la deuxième réunion ministérielle sur l’urbanisation et le changement climatique. Cette réunion a reçu l’appui direct du Bangladesh, de la Barbade, du Brésil, de l’Égypte, du Kenya, de la Malaisie, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et des Émirats arabes unis. Plus de 1 000 participants, dont plus de 40 ministres de l’Environnement, du Développement urbain et du Logement, 200 dirigeants infranationaux en collaboration avec des gouvernements locaux et des autorités municipales, des représentants de banques de développement multilatérales, nationales et infranationales, du secteur privé et d’organisations de la société civile. Ainsi, les villes, les régions et les gouvernements nationaux ont discuté de la manière d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris grâce à une action climatique à plusieurs niveaux, et d’identifier et de renforcer les leviers permettant d’accroître et d’accélérer le déploiement du financement climatique pour les gouvernements infranationaux, dans le respect des législations, réglementations et circonstances nationales.
Ainsi les représentants locaux ont pu lors des discussions :
• Encourager tous les gouvernements nationaux à intégrer les gouvernements locaux dans l’ensemble de la gouvernance climatique de leur pays
• Noter les références spécifiques à l’action locale par une majorité de Parties dans leurs communications au Bilan mondial (GST)
• Saluer le lancement de la Coalition pour des partenariats multiniveaux de haute ambition (CHAMP)
• Féliciter la mise en place du Fonds Loss and Damage qui soutient l’accès direct des entités infranationales, et souhaite que ce dispositif soit étendu à l’ensemble des Fonds de la COP
• Encourager les gouvernements nationaux à accélérer le déploiement du financement climatique pour soutenir l’action climatique locale et à renforcer les capacités financières et techniques locales
• Maintenir la réunion ministérielle annuelle sur l’urbanisation
Êtes-vous CHAMP ?
Les présidences de COP ont la liberté de créer des initiatives vers la société civile, à elle de trouver les partenaires pour la faire vivre au fil des années ultérieures. À la COP27, la présidence avec UN-Habitat avait lancé SURGe, qui avait permis de créer le segment ministériel de haut-niveau sur l’urbanisation, et plusieurs rencontres annuelles parallèles liant différents organes onusiens avec les réseaux des villes.
La Présidence de la COP28 s’est associée à Bloomberg Philanthropies pour cette COP pour lancer le premier Sommet des Leaders Locaux en ouverture de COP et l’initiative CHAMP, pour : Coalition for High Ambition Multilevel Partnerships for Climate Action, soit la Coalition pour un partenariat multiniveaux de grande ambition. Cela claque moins en français.
En ouverture de journée, le président de la COP28 déclara « Pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris et maintenir 1,5 °C à portée de main, il faut le leadership et le soutien des maires et des gouverneurs du monde entier. C’est pourquoi, à la COP28, nous avons donné aux dirigeants et aux communautés les moyens d’agir en lançant CHAMP et en travaillant avec des organisations comme ONU-Habitat et Bloomberg Philanthropies pour reconnaître et soutenir le rôle important que les villes et leurs dirigeants peuvent jouer dans la lutte contre le changement climatique. »
CHAMP s’adresse aux États, 65 signataires, pour améliorer la coopération avec les gouvernements infranationaux dans la planification, le financement, la mise en œuvre et le suivi des stratégies climatiques, y compris, mais sans s’y limiter, Contributions déterminées (NDC), les plans nationaux d’adaptation (PAN), les stratégies nationales en matière de biodiversité, afin de maximiser l’action climatique, en poursuivant les efforts visant à limiter l’augmentation de la température à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels, et à accroître l’adaptation et la résilience.
Il faudra suivre effectivement si les États signataires respectent les engagements précités sur le terrain qui rejoignent les demandes des coalitions des villes. La France est signataire. Elle a engagé récemment un process de COP Régionale. La première réunion de la COP Île-de-France se tiendra ce lundi 11 décembre, la Ville de Paris vient juste d’y être invitée.
Les annonces du jour
Au-delà de ces engagements politiques pour la reconnaissance du rôle clef des villes, des annonces sectorielles ont été faites comme à chaque journée thématique, on peut noter :
• L’initiative portée par la France et le Maroc, rejointe par 27 pays et des constructeurs, pour « des bâtiments résilients et neutre en carbone en 2030 »
• Le Canada et les E.A.U. qui s’engagent à faire appel à des « ciments et bétons propres » d’ici 2030 dans tous leurs marchés publics d’infrastructure. Initiative rejointe par le Royaume-Uni, le Japon, l’Allemagne ou l’Irlande. Reste à déterminer la définition d’un ciment « propre » peu émetteur quand cette industrie produit 2% des émissions mondiales par an. Le Laboratoire des Essais des Matériaux de la Ville de Paris, détenteur de la norme NF Ciment, devrait avoir des idées.
• La cartographie du méthane des décharges est peut-être l’initiative concrète portée par plusieurs ONGs, la plus intéressante du jour. Plusieurs laboratoires scientifiques se sont associés pour cartographier, et mettre à disposition des villes, via des données satellitaires les émanations de méthane des décharges des grandes villes, et de faciliter l’action locale et éviter des dommages irréversibles.
Ce jeudi 7 décembre, la COP fait sa pause traditionnelle avant d’entrer dans la phase de négociations politiques demain 8 décembre. Le prochain Live COP fera un point sur les avancées ou non de la première semaine.
Bonne journée,
Yann Françoise
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👉 Live COP28 J6 – Le Changement Climatique n’est pas neutre
Dubaï – 6 décembre 2023 – 8h
Bonjour,
La COP28 arrive dans les dernières heures de ses négociations « techniques ». Elle fera une pause ce jeudi 7 décembre pour laisser place aux négociations politiques pour finalier une Décision.
Le changement climatique n’est pas neutre
La Championne Climatique de Haut-Niveau nommée par l’E.A.U., Razan Al Mubarak, l’a rappelé en ouverture de la journée thématique sur l’égalité des genres. “Le changement climatique n’est pas neutre sur le plan du genre – il a un impact disproportionné sur les femmes et les filles. D’ores et déjà, la crise climatique amplifie les inégalités existantes entre les sexes et constitue une grave menace pour les moyens de subsistance, la santé et le bien-être des femmes. Pour assurer une transition juste, nous devons réformer l’architecture du système financier mondial et veiller à ce que les flux financiers soient acheminés aux régions et aux personnes qui en ont le plus besoin. Mais nous devons également investir dans l’autonomisation économique des femmes pour nous assurer que personne n’est laissé pour compte. » À cet effet, elle a lancé le Gender-Responsive Just Transitions & Climate Action Partnership, dont l’un des objectifs est de mieux documenter les données relatives aux impacts sur les femmes et les filles. « Le manque d’informations précises dans de trop nombreux pays ne permet pas de mener les politiques efficientes » L‘appel à l’action exhorte les dirigeants et les institutions mondiales, régionales et locales à agir dans 5 domaines principaux autour de ce thème.
Le mur se rapproche
Je reprends l’expression de ce cher Philippe Ciais, très grand chercheur au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement de Saclay. Le mur symbolique de l’espérance de vie carbone des 1.5°C se rapproche terriblement. Certes, depuis l’Accord de Paris, nous avons modéré la vitesse de notre voiture d’émissions carbones mais nous n’y allons toujours pas en vélo ou à pied. La physique est simple pour une fois, vu la corrélation étroite entre les émissions de carbone et l’évolution de température, nous savons que pour contenir un réchauffement sous 1.5°C, nous ne devons pas émettre en cumulé plus de 2865 GtCO2 (500 gigatonnes, 500 milliards de tonnes de dioxyde carbone) depuis 1870. Nous avons déjà émis 2590, à ce rythme, les 275 restants seront émis d’ici 7 ans… Soit en 2030, date à laquelle le GIEC rappelle la nécessité de réduire de 43% les émissions par rapport à 2019. Et donc, comme chaque année nous ajoutons un pull à notre planète sans en enlever une écharpe ou un bonnet, progressivement elle monte en surchauffe. La barre des 1.5°C de température moyenne du globe sera atteinte aux alentours de 2035. Cette barre symbolique où les chercheurs pensent que nous pouvons encore « contrôler » l’emballement climatique et toutes ses conséquences sur notre écosystème.
Toujours sur une trajectoire entre 2,2°C et 3,4°C
Le centre de suivi de l’action climatique (CAIT) a publié hier son dernier rapport d’évaluation des politiques climatiques des États. Aucun progrès depuis la COP26 de Glasgow, très peu de pays ont revu leur Plan Climat à la hausse, la tendance est sur une moyenne de +2,4°C d’ici 2100.
La COP un monde de lobbyiste
Oui définitivement. Tout le monde vient défendre ses intérêts, heureusement, la majorité vient pour la bonne cause et l’intérêt général. La Coalition des villes compte des centaines de lobbyistes au total répartis dans les délégations nationales ou dans les Observateurs (ONG). Et donc le monde fossile a bien évidemment des centaines de lobbyistes présents sur le site de la COP28. Plusieurs ONGs s’en émeuvent et dénoncent l’énorme croissance de leur participation à cette COP28 avec 2 456 personnes référencées. Et une grande partie d’entre eux ont été accrédités par leur pays d’origine de leur compagnie, comme Total, Engie ou EDF (ne pas oublier le lobbying fissile) pour la France, mais l’Italie fait de même avec ENI, dont certains sont aussi accrédités par l’Union Européenne… Le Brésil en accrédite même en « Party » comme intégré dans la délégation nationale, donc avec un accès direct au « closed-door meeting » éventuellement. Cette COP est celle de tous les excès, site gigantesque (mais confortable), zone verte high-tech et spacieuse (trop !) et plus de 97 000 personnes accréditées, donc explosion des lobbyistes fossiles qui ont plus de représentants que les 10 plus petits États insulaires. Le fichier des accrédités est public et disponible ICI.
Aujourd’hui, ce mercredi 6 décembre, la COP28 accueille, pour la seconde fois de son histoire, une réunion de haut-niveau ministériel sur l’urbanisation et le Climat. Ce sera l’occasion pour les représentants des villes de dialoguer, de porter leurs attentes et propositions pour la Décision de la COP en direct avec les Ministres et négociateurs des Parties.
Bonne journée,
Yann Françoise
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👉 Live COP28, J4 & J5 – Dollars et spiritualité
Dubaï – 5 décembre 2023 – 7h
Bonjour,
Ces deux derniers jours, la COP28 a flirté entre spiritualité et dollars !
Le pavillon de la Foi
Et encore une première inaugurée par le Président de la COP28, le Président des E.A.U et des hauts représentants religieux : le premier Pavillon de la Foi au sein d’une COP. Son objectif officiel : « Reconnaissant que plus de 84 % de la population mondiale s’identifie à une religion, le Pavillon de la foi cherche à unir les représentants religieux, les communautés et les institutions en faveur de l’action climatique et des objectifs énoncés dans l’Accord de Paris » Le Pape François et le Grand Iman d’Al-Alzhar ont envoyé leurs émissaires et des messages vidéos. C’est une étape supplémentaire du lobbying inter-religieux pour l’obtention de la création d’une Constituante « Religion » à l’instar de 9 existantes : NGOx2, Jeunes, Femmes, Industries-Entreprises, Villes, Recherche, Syndicats et Fermiers.
Les milliardaires sont de sortis
Ce qui est remarquable dans une COP Climat, c’est que tout le monde maintenant veut en être. Et ainsi, vous pouvez croiser presque normalement (attention à ne pas vous faire écraser par certaine délégation-convoi nationale) dans les couloirs des chefs d’États, des grands patrons d’entreprises, des représentants des peuples autochtones, des religieux… Bon à Dubaï, même si les allées sont très larges le buggy électrique de Bill Gates a failli m’écraser ! Mais que font-ils à la COP ? Ils viennent avec leur fondation philanthropique pour confirmer leurs investissements dans tel domaine d’action. Par exemple, Bill Gates est venu confirmer des investissements importants lors de la journée dédiée à la Santé. La Fondation Bezos est plus sur l’innovation technologique, Bloomberg Philanthropies finance plus directement les projets des villes… La philanthropie mondiale est un acteur non négligeable du soutien financier de l’action climatique de la société civile. Leurs investissements sont aussi décomptés dans les fameux « 100 milliards de $ par an ».
57 milliards de $, de choux et de carottes
Le Président de la COP28 fait parler de lui tous les jours. Il est controversé mais il affronte la tête haute cette controverse et s’en sert. Hier, il a donné une conférence de presse de bilan des 4 premiers jours (déjà !) dans lequel il a rappelé que plus de 57 milliards de $ avaient déjà été mobilisés en 4 jours pour l’action climatique. Le chiffre est juste, il peut paraître impressionnant, certains montants vont booster l’action climatique ou lancer enfin des programmes intéressants comme sur la protection des forêts et les océans. Il demeure dérisoire par rapport aux flux mondiaux quotidiens. Et surtout, attention à ne pas additionner des choux et des carottes. Les sommes détaillées recoupent des aides directes (peu), des prêts potentiels (beaucoup) ou des fonds de capitalisation (Altérrea), tous n’auront pas le même effet. Mais la dynamique est plus sensible qu’à d’autres COP et certains acteurs sortent de l’ombre (pays pétroliers).
Une croissance en diminution
Il était attendu, le bilan annuel du groupement scientifique indépendant GlobalCarbonProject sur l’état des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Il a été publié hier avec cette conclusion simple positive et négative « la croissance des émissions (+1,1%) a repris par rapport à 2019 mais sur un rythme plus lent » Cela nous rappelle les déclarations de nos ministres des finances sur le ralentissement de la croissance économique de la France. Cette croissance est portée par la dynamique Inde (+4%) et Chines (+2%) et compensée par la baisse UE et USA (-7% et -3%), dont une partie est due à la « sobriété engagée par la crise énergétique liées à la guerre en Ukraine. Les trois premiers responsables en émissions cumulées demeurent dans le même ordre : USA, EU et Chine. À ce rythme, la Chine deviendra le second émetteur historique d’ici 5 ans. L’utilisation du charbon représente 41% des émissions mondiales, le pétrole 23% et le gaz 21%. En conférence de presse, le Président de la COP28, tancé sur des vidéos le montrant douté de la science, a martelé : « «J’ai dit et redit que la réduction et la sortie des énergies fossiles étaient inévitables. C’est la première présidence d’une COP à appeler activement les parties à proposer des formules sur l’ensemble des énergies fossiles». À vérifier dans 8 jours !
Nos puits brûlent ou s’appauvrissent
Et peut-être le plus inquiétant, nos puits brûlent ! Le rapport note, comme à chaque fois, la perte de puits de carbone liée à la déforestation pour des besoins agricoles ou d’extension des villes. Il émet une première alerte sur les conséquences amplifiées du changement climatique dont le parasitage et surtout les nouveaux incendies gigantesques de ces dernières années. Ainsi, il est estimé que les feux du Canada en 2023 ont relâché près de 5 milliards de tonnes de CO2 (10 fois celles de la France). Les incendies australiens de 2021 avaient rejeté en un mois autant que les émissions annuelles du pays.
Bonne journée,
Yann Françoise
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👉 Live COP28, J3 – Attention danger !
Dubaï – 3er décembre 2023 – 16h
Bonjour,
La COP est lancée, on se bouscule à l’entrée de la zone Bleue tôt le matin. Les Chefs d’État étaient encore présents en nombre ce samedi 2 décembre pour la seconde journée du World Climate Action Summit. Bien évidemment, leur présence entraîne des nouvelles annonces.
L’offensive nucléaire
Étrange photo de famille, pour la déclaration commune de 28 chefs d’Etat[i], dont la France, pour le soutien et le triplement de l’énergie nucléaire dans le monde d’ici 2050. Oui, c’est bien le même objectif souhaité par l’Agence International de l’énergie pour la production d’énergies renouvelables dans le monde. Aucun doute sur la volonté de la confusion de communication, surtout quand l’Union Européenne vient récemment de classer l’énergie nucléaire comme une solution verte dans sa taxonomie. C’est une lame de fond. Dans le désert émirati, on devrait plutôt dire un mirage. Combien de projets sortiront en dix ans : aucun. Trois stands de lobby nucléaire sur le site de la COP28 vantant entre autres les « SMRs qui s’intègrent dans le paysage » Sans parler de l’avenir de millions d’habitants de la planète qui vivront sur des décharges nucléaires, c’est une défaite pour les vraies énergies renouvelables (même si autre Déclaration de 118 pays s’engagent vers le triplement), car les investissements, les fonds de coopération (et particulièrement en France) vont aller vers ces projets faramineux du nucléaire au lieu de financer le déploiement de solutions rapides et décentralisées d’énergies renouvelables.
Méthane, attention à ne pas faire n’importe quoi
C’est sur la table des négociations et des grandes déclarations seront faites pendant la quinzaine. Le méthane est le second gaz à effet de serre perturbé par l’action humaine. Il a un pouvoir calorifique 25 fois supérieur à celui du CO2. Cela signifie que pour un « kilo » de méthane, il stockera et réémettra de la chaleur 25 fois plus qu’un « kilo » de CO2. Il représente un enjeu à court terme car sa durée de vie est bcp plus courte que celle du CO2 : 25-40 ans contre 100 ans. La réduction massive et rapide du méthane permet donc d’influencer et ralentir, à très court terme, l’évolution de quelques dixièmes de degrés les émissions planétaires (on enlève un bonnet et une écharpe à la planète). C’est enjeu a été mis à l’ordre du jour par la Décision de Glasgow en 2021. Récemment, la start-up française Kayrros a révélé les grandes fuites de méthane de la planète : champs gaziers, décharges, rizière, élevage… Comme l’illustre très bien l’article de Libération, réduire les fuites des réseaux de transport ou lors de l’extraction du produit permettrait déjà de réduire de 30% les émissions, et accessoirement d’améliorer le rendement de l’opérateur ! S’il est important qu’un objectif et un calendrier soit confirmer sur le méthane, il faut être prudent à ne pas valider la pérennité de l’industrie gazière par la même. Même si le mot « naturel » est accolé au mot « gaz », cela demeure la troisième énergie fossile la plus émissive. Donc, il faut adopter une trajectoire de réduction massive des fuites d’ici 2030 et une trajectoire de sortie du gaz fossile d’ici 2050.
Dans le même domaine, une charte de décarbonation de la production pétrolière a été signée par une cinquantaine de compagnies pétrolière pesant 40% de la production mondiale. Espérons qu’elle soit vraiment mise en application car les précédentes comme celles signées à Katowice sont caduques.
LCAS, deuxième journée
Le Sommet des leaders locaux s’est poursuivi toute la journée du samedi avec des sessions thématiques dans la zone Global Climate Action (Agenda international de l’action climatique… des acteurs non-étatiques !). La présidence a réservé une très grande et confortable zone pour l’Action Climatique de la société civile. Trois grandes salles de conférences et 4 pavillons thématiques à 20 minutes à pied de la zone de négociation. Ainsi, rares sont les délégations des Parties, ou les Chefs d’Etat (Lula) qui sont venus écoutés les Maires. C’est un point à améliorer pour l’an prochain car la porte est ouverte pour les villes à la table des négociations, elle ne doit pas se refermer.
Et pendant ce temps dans les négociations.
Cela turbine fort pendant une COP. Il y a plus d’une cinquantaine de réunions de travail de négociations, en parallèle, et il y a les « other events » reconnus officiellement. Les deux sont annoncés sur les télés officielles qui déroulent pendant trois minutes le programme de la journée. Il faut y ajouter toute la programmation de chaque Pavillon national ou des organisations de la société civile. Sans compter les bilatérales bien évidemment. Cela vous fait dans la journée, plus de « 600 évènements ».
Les négociations avancent sur le Bilan mondial (GST) et les acteurs locaux sont revenus dans le texte actuel par le lobbying efficace de sa constituante. Pour la première fois, les gouvernements locaux sont cités dans le reporting des États sur l’adaptation.
Ce dimanche, les chefs d’États sont repartis, certains maires prolongent leur séjour jusqu’au 6 décembre, au minimum, pour la journée thématique sur l’Urbanisation », les milliardaires arrivent.
Il faut une heure à 7h30 pour franchir les portes du site.
[i] USA, E.A.U, France, Belgique, Bulgarie, Canada, Finlande, Ghana, Hongrie, Japon, Corée du Sud, Moldavie, Mongolie, Maroc, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Suède, Ukraine, République tchèque et Royaume-Uni.
Bon dimanche,
Yann Françoise
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👉 Live COP28, J1 – La surprise du Chef !
Dubaï – 22h – Vendredi 1er décembre 2023
Bonjour,
Pas le temps de se remettre des émotions de la première journée de COP28, le branle-bas de combat était à l’ordre du jour ce vendredi 1er décembre pour l’accueil d’une centaine de chefs d’États pour le World Climate Action Summit (WCAS).Le Sommet des chefs d’États (WCAS)
Dans la continuité du discours volontariste de la veille par le Dr. Sultan, président de la COP28, le président des Émirats arabes unis, Mohamed bin Zayed Al Nahyan, a ouvert le Sommet en confirmant l’engagement de sa fédération d’atteindre l’objectif de zéro émission d’ici 2050. Il a surtout annoncé la création du fond privé ALTÉRRA doté de 30 milliards de $, et capitaliser plus de 250 d’ici 2030 pour accompagner le développement de projet et d’une nouvelle économie décarbonée dans les pays du Global South. Ce fonds sera dirigé par le Président de la COP28 !
Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a rappelé la nécessité vitale de mettre fin à l’utilisation des énergies fossiles et accélérer une transition juste et équitable et que les banques multilatérales de développement doivent doubler leur investissement dans l’adaptation des pays les plus vulnérables. Le roi Charles III, a continué en appelant à combiner les financements publics et privés avec des outils innovants tels que les garanties de risque et de s’assurer que les ressources aillent aux solutions les plus durables. Il a conseillé d’élaborer une vision ambitieuse sur 100 ans, fondée sur la diversité et la cohérence. Le président Lula du Brésil, a déploré que les inégalités aggravent la perte de confiance dans le multilatéralisme. Il s’engage à inverser cette tendance, d’ici la COP30 qu’il accueillera, et à rehausser fortement les objectifs nationaux dont l’absence de déforestation d’ici 2030.
Le Fonds Loss and Damage se remplit
Avec le Sommet des Chefs d’États et la réunion pour un cadre international pour la finance climat, les annonces pour amorcer le Fonds continuent dont 100 millions € pour la France et l’Italie. Il faudra surveiller les double-comptes avec l’annonce de l’UE ou les autres Fonds 😉
Alimentation et Agriculture
Ces deux thématiques ont été mises en haut de l’Agenda de l’action de la COP28 par la Présidence. Ce jour plus de 130 États ont signé la Déclaration de Dubaï pour une agriculture durable et une alimentation saine en respect de la trajectoire des 1.5°C. Ce programme engrange déjà plus de 2,5 milliards de prétentions budgétaires pour assurer la sécurité alimentaire des pays les plus touchés. Cette Déclaration engage aussi les signataires à intégrer dans leurs prochaines Contribution Nationales en 2025 des actions sur ces deux domaines trop souvent oubliés. Ndlr : le Plan Climat de Paris intègre ces problématiques depuis sa création en 2007. En parallèle, plus de 150 acteurs non étatiques, dont des représentants des villes, des fermiers, des entreprises et de monde de la finance, ont lancé un Appel à la transformation du système alimentaire mondiale pour assurer l’alimentation durable, saine pour tous et toutes tout en préservant la Biodiversité et le Climat.
Il était une fois le premier Sommet des élus locaux à l’ordre du jour d’une COP
Non, non, je vous rassure, je ne déraille pas. Il y a bien sûr eu d’autres Sommets des élus locaux, le premier en 1995 à Berlin ou le célèbre du 4 décembre 2015 réunissant plus de 1000 maires à Paris, mais jamais au sein de la COP. Nous avons encore vécu un moment « historique », en appréciation COP Climat, ce lundi 1er décembre. Pour la première fois, par la volonté de la présidence émiratie et le soutien de Bloomberg Philantropies, un Sommet des élus locaux est accueilli au sein de la COP, en zone bleue, et inscrit à l’agenda officiel, et donc ouverte par le Président de la COP28, puis par Antonio Guterres. Le Sommet s’est déroulé dans la grande salle magistrale Al Waha, plus de six cents places, écran géant 360°. La séquence d’ouverture a duré une heure avec les prises de paroles des Maires de Tokyo, Bogota, Quito, Rio, Paris et Dubaï. Il a peut-être manqué une petite conclusion à cette plénière de lancement avec un message fort des attentes communes pour la COP et les États. Le Sommet continue ce samedi, avec plus de 200 présents et 460 participants enregistrés, pour avancer sur les quatre thèmes suivants :
- Transformer le financement local de la lutte contre le changement climatique : Renforcer les mécanismes financiers durables afin de mobiliser les milliers de milliards de dollars d’investissements publics et privés nécessaires à l’échelle mondiale au niveau infranational pour apporter un réel changement.
- Intégrer les contributions locales pour renforcer l’action mondiale : Intégrer la mise en œuvre locale dans la conception des politiques climatiques nationales et internationales et déterminer la meilleure façon de prendre en compte l’action infranationale dans les futurs objectifs climatiques nationaux et mondiaux, y compris pour 2030.
- Accélérer la transition énergétique locale : Propulser des avancées rapides dans des secteurs clés et mettre en place de nouvelles stratégies pour obtenir des résultats ambitieux à l’échelle locale.
- Renforcer la résilience et l’adaptation locales : Protéger les résidents et les infrastructures contre les risques climatiques immédiats et futurs.
Ce samedi 2 décembre, c’est la Fête Nationale du pays hôte ! Mais la COP ne va pas s’arrêter pour autant 😉
Bon week-end,
Yann Françoise
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👉 Live COP28, J1 – La surprise du Chef !
Bonjour,
bon, je me suis trompé. Je vous disais hier que les ouvertures de COP Climat étaient solennelles, graves et feutrées. Ce ne fut pas le cas !!!
Dubaï – 04h – 1er décembre 2023
On commence en retard ?!
Une ouverture de COP repoussée de plusieurs heures, c’est étonnant. Une clôture, c’est normal et même rassurant mais une ouverture rarement car l’agenda de la semaine est dense. Pourtant, le message était sur toutes les télés ce mercredi matin du site ou sur nos téléphones via l’appli UNFCCC (ex-Negotiator, c’était plus fun) « Ouverture reportée à 13h », puis 14h, puis 15h. Le souvenir de la session de Bonn en juin dernier retardée de plus d’une journée pour un désaccord entre les Parties sur l’agenda revenait en mémoire. Non, je vous rassure, le Dr. Sultan Ahmed Al-Jaber a bien été élu Président de la COP28, en ouverture de la session, son prédécesseur égyptien lui transmettant le marteau actant les décisions.
COP29 toujours orpheline, COP30 au Brésil confirmée ;
La Présidence, juste élue, pria les représentants des pays de la zone Europe orientale de trouver une solution d’ici la fin de la COP28. La COP30 est confirmée au Brésil pour la zone Amérique Latine et Caraïbes.
La surprise du chef !
À l’ordre du jour d’une ouverture de COP, vous avez la présentation des rapports d’avancement des grands dossiers de l’année pour permettre à toutes les Parties (197 États +UE) d’avoir le même niveau d’information et les sujets à trancher dans les prochaines journées. Ainsi, le point 8 présentait le rapport de la pré-COP sur la création du Fonds L&D avec des modifications, à la marge, proposées par la Présidence. Le tour de force du Président de la COP28 fut de reprendre la main pour proposer au vote la Décision sur les amendements proposés du pré-rapport, et non de rappeler les points clivant à élucider d’ici la fin de la COP28. Et ainsi, sûrement pour la première fois, une Décision est adoptée le premier jour d’une COP, sur un sujet très délicat. Il suffit de regarder la retransmission (vers 2h22), on retrouve des images de fin de grandes COP, des embrassades et une standing ovation. C’est un moment historique de solidarité. C’est une entrée réussie pour le Président de la COP28.
Le Fonds Pertes et Préjudices existe !
Il vaut mieux un texte perfectible qu’aucun accord final. Par cette adoption, la présidence frappe un grand coup et s’évite des heures de débat. La Banque Mondiale est confirmée comme gestionnaire intérimaire de 4 ans mais avec un Conseil d’Administration indépendant. Le Président de la COP28 a d’ailleurs demandé aux États concernés (cf. Live COP28 J-4) de nommer leurs représentants d’ici la fin de la COP pour une mise en route rapide du Fonds. Et pour cela, il faut une capitalisation, et les annonces sont apparues : 100 millions de $ par les Émirats-Arabes-Unies, idem par l’Allemagne en duplex (!), 50 par UK, 10 par le Japon et pour les USA, John Kerry pris la parole pour saluer cette avancée mais sur un ton terne, en rappelant qu’il ne s’agit pas de compensation. Les USA refusant le terme d’indemnisation ou de compensation pour ne pas devoir payer étant le 1er contributeur historique du réchauffement climatique. Et d’ailleurs, la première puissance économique mondiale, second émetteur, propose 17 millions, très faible. Le Fonds a déjà 400 millions $ de promesses, et il en aura au moins 1 milliard d’ici la fin de la COP. Une goutte d’eau par rapport aux 500 milliards annuels estimés par les Nations-Unies pour l’Environnement. Une goutte d’eau qui est symboliquement importantes pour les pays les moins avancés et les plus vulnérables, la crédibilité de la solidarité revient.
Une épine en moins, une dynamique à confirmer
Près de 30 ans d’attente, un espoir lancé à la COP27 et un an après, le Fonds L&D, ses mécanismes de bases et sa gouvernance existent ! Finalement, il n’est pas si lent que cela le processus onusien. Et les gouvernements locaux, variable d’ajustement des textes de COP Climat, sont toujours cités à trois reprises dont la plus importante : « […] permet à tous les pays en développement d’accéder au Fonds, également via les autorités locales (subnational)… »
Par cette adoption surprise et expresse, la Présidence émiratie marque sa volonté d’agir, envoie un message sensible aux pays les plus vulnérables, confirme un engagement financier rarement public pour les pays de la coalition pétrolière, invite les Parties à être ambitieux sur les dossiers du Bilan Mondial avec une trajectoire cohérente, idem sur l’adaptation et encourage les États à confirmer leurs engagements financiers passés. Elle prend clairement la main à la veille du Sommet des Chefs d’États, à suivre ce jour avec plus d’une centaine de représentants nationaux attendus sur le site de la COP ce vendredi et samedi.
Deux Sommets de Leaders !
Depuis bientôt dix ans, le lendemain de l’ouverture officielle, la COP accueille un Sommet des Chefs d’États. Il doit permettre à ces derniers de confirmer leurs ambitions et leur vision de la COP, leurs marges de manœuvre et surtout leurs positions intangibles. La Présidence émirati se veut dynamique, il faudra confirmer dans les actes et voir si son influence s’étend aux membres de l’OPEP. Il faudra surveiller le discours des USA en l’absence de Joe Biden, devenu un peu plus frileux ces derniers mois pour « enterrer les énergies fossiles » (toujours 1er producteur mondial) après son très volontaire Energy Pact de 2022. La position de l’UE sera-t-elle toujours aussi volontariste face au mur ? Que dira ce cher Premier Ministre britannique, dont le royaume porta, fut un temps peu éloigné de 2021, la Déclaration de Glasgow pour décroître les investissements dans les énergies fossiles. Et qui cet été, a de nouveaux autorisé des forages en mer du Nord. Toujours perfide Mr. Sunak ? Il faudra surtout écouter tous les pays du « Global Sud » et leur confiance revenue ou non après cette première journée dans le processus.
La Présidence de la COP28 se veut inclusive et ouverte à la société civile (même si la Zone verte des ONGs n’ouvrira qu’après le départ des Chefs d’État le 3 décembre). Ainsi avec le soutien de M. R. Bloomberg, la Présidence accueille pour la première fois un Sommet des Maires (local leaders) en parallèle de celui des chefs d’États en zone Bleue de négociations. Et comme un symbole, toujours pour la première fois, le Secrétaire Général des Nations-Unies se rendra pour l’ouverture du Sommet des Chefs d’États avec une délégation de 12 leaders locaux : Premier du KwaZulu-Natal, Gouverneur de Chungnam, Présidente de Nouakchott Région, Secretary General of The Executive Council of Dubai, et les Maires Accra, Ahmedabad, Bogota, Des Moines, Freetown, Makati, Paris, Rio de Janeiro, Tokyo, Warsaw, et Washington, D.C.
« La présidence de la COP28 va mettre les maires au cœur du processus de la COP (…). Les dirigeants municipaux ont été à l’avant-garde de l’action climatique. (…) Ce n’est qu’en travaillant dans le cadre d’un véritable partenariat que nous pourrons combler l’écart révélé par le Bilan mondial et garder 1,5°C à portée de main. » Dr. Sultan Al Jaber, Président COP28
De belles choses à suivre !
Bonne journée,
Yann Françoise
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👉 Live COP28, Que la Fête commence !
Conférence, Convention, Foire ?
Dubaï – 06h – 30 nov. 2023
Aujourd’hui s’ouvre la 28e Conférence des Parties (COP) de la Convention-Cadre des Nations-Unies sur le Changement Climatique (CNUCC, UNFCCC) à Dubaï (Émirats Arabes Unis). Alors pourquoi ce titre provocateur pour la COP Climat dont j’ai le plus grand respect (suis-je le dernier ?)
C’est bien une Conférence internationale qui réunit tous les pays du monde pour se mettre d’accord pour donner une chance à l’Humanité de vivre dans un monde le moins chaotique climatiquement càd d’un environnement le plus serein dans la limite du « encore » faisable, le fameux +1,5°C.
Une Convention ? C’est aussi une réunion de la Convention Climat de l’ONU qui gère la COP, et qui permet de réunir toutes les représentations officielles de la société civile : jeunes, femmes, villes, entreprises, scientifiques, ONG environnementales, syndicats et les fermiers.
Une Foire ? Sérieusement ? Oui sans appel, depuis quelques années, cela s’est vu un peu à Copenhague en 2009, puis à Lima en 2014, puis définitivement depuis Paris en 2015, la COP Climat (à la différence de ses petites sœurs sur la désertification, les sols pollués, le mercure voire dans une moindre mesure sur la Biodiversité) est devenue LA Foire annuelle internationale sur le Climat. Comme pour le Mondial de l’Automobile, comparaison dangereuse, on attend l’évènement pour sortir son dernier modèle, pardon son rapport (OCDE, AIE, Carbon Project…). Mais surtout, on profite de l’évènement et toute la lumière médiatique pour faire son annonce de financement, de partenariat, de lancement de coopération. Vous verrez cette COP n’y coupera pas dès demain avec l’arrivée des chefs d’États.
Comment la COP Climat est-elle devenue cet évènement si médiatique ?
Une réponse simple précitée, elle joue une grande partie de notre avenir, être humain, à long terme pour certains, à très court terme voire trop tard pour d’autres ; mais aussi des enjeux cruciaux sur l’économie et la paix mondiale. Vous connaissez bcp d’évènements annuels qui suscitent autant de présence et couverture médiatique ? Autant d’acteurs présents de toutes les sphères et de tous les domaines : économie, santé, environnement, emploi, industrie, biodiversité, agriculture, justice sociale, ressource en eau, accès à l’énergie, mobilité, urbanisation… Et tout le monde veut en être, être présent, porter sa voix ou celle des ignorés. Près de 80 000 participants attendus à celle-ci selon la future présidence émiratie. Sûrement 35 000 à la fin, mais cela fait bcp de regards. Et donc une surmultiplication des attentes, des espoirs… et donc des frustrations car toutes les COP ne sont pas des évènements. Même si l’Accord de Paris a redynamisé le calendrier, la majorité des COPs sont des conférences techniques avec peu de résultats attendus normalement. Ce n’est plus possible maintenant, l’urgence est là, la responsabilité pèse sur chacun, sur chaque État. Des réponses urgentes et concrètes doivent être trouvées.
Le lancement, une journée calme ?
L’ouverture d’une COP est chronométrée et très feutrée. Comme pour toute Assemblée Générale, la plénière d’ouverture validera/confirmera l’Agenda de la quinzaine mais il peut toujours y avoir des surprises comme l’an dernier avec l’accélération sur le Fonds Pertes et Préjudices voulue par la présidence égyptienne. Cette dernière ouvrira d’ailleurs la COP28, en compagnie de Simon Stiell, le Secrétaire Exécutif de l’UNFCCC et d’Antonio Gutierres, SG Nations-Unies. Les mots seront sûrement graves rappelant l’urgence d’agir. La Présidence sortante invitera alors les membres de la COP à élire le Président de la COP28, le Ministre Sultan Al-Jaber dont la nomination a tant fait parlé depuis janvier.
Une présidence controversée.
Est-il encore utile de préciser toute la controverse de la Présidence de Sultan Al-Jaber ? Énorme défi pour les Émirats-Arabes-Unies que nous n’assistons pas à un détournement de la COP pour une grande opération de « fossil washing ». Les Nations-Unies doivent en être les garants, mais leur marge de manœuvre est étroite. La Présidence de la COP28 a essayé de donner des garanties dont en partie en ouvrant beaucoup de segments à la société civile, en particulier en accueillant au sein de la COP le Sommet des élus locaux, en parallèle de celui des chefs d’États.
Sa position de PDG de la compagnie pétrolière du pays, mais aussi de celle de développement des EnR, en fait-il le parfait acteur pour inscrire formellement une mutation de l’économie carbonée liée aux charbon, pétrole et gaz sans effet de texte pour en diminuer la portée ou de croire à la science-fiction technologique de « charbon ou gaz propre », d’extraction fossile incluant la captation en sous-sol, etc… À suivre.
La COP29 orpheline ?
À l’agenda de cette plénière, il y aura la (non) décision du pays hôte de la COP29. Sauf surprise de dernière minute, il n’y a pas de candidats pour la zone prévue d’accueil « Europe Orientale » (de la Pologne à la Russie). La Présidence invitera donc les Parties concernées à faire une proposition d’ici la fin de quinzaine. La région est sous-tension et c’est un faible mot. Est-ce que la nouvelle équipe polonaise reprendra le flambeau et continuera à être en-tête du palmarès des pays hôte de la COP Climat ? À défaut, il est prévu dans les textes qu’elle soit organisée dans une version minimaliste au siège de l’UNFCCC à Bonn.
Le décor est planté sur un site tentaculaire (prochain Live COP !), les objectifs sont connus : adopter un Bilan mondial assumé avec des objectifs ambitieux à court terme, adopter une trajectoire internationale sur l’adaptation, confirmer enfin les financements et des mécanismes pérennes, adopter un « paquet énergies durables » sérieux et reconnaître et intégrer dans les décisions la société civile dont les gouvernements locaux.
Il est 9h, heure locale, la COP28 s’ouvre !
Bonne journée,
Yann Françoise
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👉 Live COP28, J-3-Les grands enjeux de la COP28.
La 28e Conférence des Parties (COP) de la Convention-Cadre des Nations-Unies sur le Changement Climatique (CNUCC, UNFCCC) s’ouvre ce mercredi à Dubaï (Émirats Arabes Unis).
Paris – 09h – 27 nov. 2023
Bilan mondial et la réhausse nécessaire des « contributions des États »
Pour la première fois, une COP doit adopter le Bilan Mondial prévue par l’Accord de Paris (cf. Live COP28 J-8). Il faudra surveiller dans la Décision finale quelles sont les conclusions que les États adoptent. Le constat est clair, le compte n’y est pas dans tous les domaines : atténuation, adaptation, finance, coopérations… Quels sont alors les engagements contraignants que les États sont prêts à prendre COLLECTIVEMENT (décision à l’unanimité) pour inverser la tendance et donner un marqueur pour la réhausse de leur contribution. Un bilan pour un bilan ne sert à rien, un bilan pour avancer peut servir. Car l’enjeu est bien là, dans deux ans, en 2025, les États doivent remettre une Nouvelle Contribution Déterminée (NDC) respectant l’Accord de Paris. Ce sera le défi de la COP30 au Brésil.
Définir une trajectoire d’adaptation
La trajectoire de neutralité carbone d’ici 2050 est très bien documentée, même si elle nécessite des efforts immédiats colossaux. Ce n’est pas le cas pour la trajectoire d’adaptation au niveau mondial. Parent pauvre des négociations, pourtant devenu vital au quotidien pour des millions d’habitants de la planète. Rien que définir un indicateur commun est quasi impossible en comparaison du mètre-étalon CO2 pour la neutralité. % de la population touchées à tels ou tels aléas, évolution de la température moyenne, évolution des niveaux des mers, taux de mortalité aux fortes chaleurs ? C’est tout l’objet du programme de travail lancé à Glasgow, qui a bien avancé à la COP27 et qui doit se conclure à la COP28. Cette méthodologie est fondamentale pour définir clairement les axes de priorités et la direction des fonds financiers.
Financement et crédibilité
On y revient pour tous les secteurs, tous les domaines et surtout pour le fléchage des fonds vers les pays les plus vulnérables ou les moins avancés. De grandes promesses ont été faites, il y a près de 15 ans à la COP de Copenhague et les 100 milliards de $ par an ne sont toujours pas atteints. Le dernier rapport de l’OCDE indique qu’on s’y rapprochait avec 89 milliards en 2021. Mais ces montants étaient attendus pour 2020 avec une réhausse tous les cinq ans. Il en va de même pour le fonds Adaptation ou le néo-fonds Loss and Damage. Le seul moyen de combler le gap de confiance entre les pays historiquement émetteurs et les pays les plus vulnérables est rapidement de confirmer les montants dédiés ou d’adopter des mécanismes internationaux financiers qui permettent de compléter tous ces fonds. Le second point de vigilance d’accélération pourrait venir des nouveaux pays émetteurs (Chine, Inde…) sur leur capacité d’intervention ou de transfert de compétences. Enfin, il pourrait y avoir une surprise venant des pays pétroliers dans cette COP particulière.
Quelle énergie pour demain ? Le transfert de compétence.
Le futur président de la COP, le sultan Al Jaber, réussira-t-il le défi de faire adopter un objectif contraignant sur les énergies fossiles ? Le Bilan mondial est clair, le dernier rapport de l’Agence International de l’Énergie aussi : réduction de 25% des combustibles fossiles (gaz, pétrole) d’ici 2030, triplement des énergies renouvelables, doublement de l’efficacité énergétique, réduction de 75% des émissions de méthane des énergies fossiles…
Le Sultan, ministre de l’énergie, président de la compagnie nationale pétrolière… mais aussi de MASDAR (compagnie de développement des ENR et de l’hydrogène) est bien placé pour connaître les difficultés de la transition de son économie fossile vers une économie décarbonée d’ici 2045 comme indiqué dans son NDC. Sa COP28 sera jugée sur la capacité a intégré la contrainte dans le texte final mais aussi sa diplomatie économique pour accélérer le déploiement des énergies renouvelables vers les économies défavorisées et compléter l’accès à l’énergie pour tous (43% de la population du continent africain n’a pas accès à l’électricité quotidiennement).
La société civile
Il faudra juger dans la réalité des faits sur place. Depuis un an, la future présidence de la COP28 a multiplié les initiatives, les plateformes à l’écoute de toutes les Constituantes officielles de la société civile : entreprises, villes, jeunes, syndicats… avec la volonté de faire le lien avec les négociations. Il est à souligner que chaque journée thématique est supervisée et présidée par un Ministre Émiratis, quand généralement les Ministres n’apparaissent qu’en seconde semaine dans les COP. Les champs prioritaires sont large à la hauteur des enjeux climatiques mais en intégrant la question du financement dans chaque journée et non une seule fois. Et apparait enfin dans l’agenda, une journée sur Santé et Climat.
La grande nouveauté est l’organisation en parallèle du Sommet Mondial des Chefs d’États (le 1er et 2 décembre), le sommet des élus locaux au sein de la zone bleue (zone officielle de négociations), c’est une première. Il est à l’initiative de la Présidence de la COP28 et de M. Bloomberg. Il durera aussi deux jours et attend un peu plus de 200 élus locaux. La Maire de Paris y participera, et fera aussi partie de la délégation exceptionnelle de 12 Maires qui accompagneront le Secrétaire Général des Nations-Unies à l’ouverture du Sommet des Chefs d’États. Auront-ils/elles une prise de parole, à suivre le 1er décembre ?
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👉Live COP28, J-4-Pertes & Préjudices
Paris – 26 nov. 2023
Continuons de nous acculturer autour des grands thèmes de la future COP28. « Pertes & Préjudices » ou « Loss & Damage » en langage COP Climat (L&D).
Souvenez-vous, c’était la bonne surprise de la COP27 (cf. Live COP27, J14!). Oui, je suis un éternel optimiste des COP à voir le verre à moitié plein. Mais sans elles, sans l’Accord de Paris, nous serions sur une trajectoire à +7°C (tendance 2014), certes le compte n’y est toujours pas, nous sommes sur une trajectoire autour de 2,4°C à 2,9°C. Nous reviendrons sur ces sujets de trajectoire et éventuellement de l’éternel débat de l’utilité des COP (forme, modalités, représentations), une prochaine fois.
Pertes & préjudices, le concept.
Le concept de « Pertes et Préjudices » intervient dans la définition des dommages créés par des phénomènes climatiques extrêmes soudains (cyclones, méga-feux) ou des évolutions lentes irréversibles (montée des eaux). Les “préjudices” sont des éléments qui ont été détériorés qui sont « remboursables » (dégâts causés par une inondation). Les “pertes” représentent ce que vous ne pourrez retrouver. Elles peuvent être à la fois économiques (destruction d’un territoire) et non-économiques (héritage culturel, biodiversité…).
Pertes & préjudices, le 3e pilier de l’action climatique ?
Pour bien comprendre cette notion, elle est considérée par de nombreux pays très vulnérables comme le 3ème pilier de l’action climatique. Le premier pilier fondamental est l’atténuation avec la réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre et diminuer l’ampleur des actions à engagées du second pilier. L’Adaptation est ce second volet de politiques permettant de réduire les effets et impacts du changement climatique. L&D apparaît comme le dernier volet QUAND plus aucune solution d’adaptation ne peut être trouvée aux phénomènes vécus (perte définitive biodiversité, de territoires…)
Pertes & préjudices, l’épine de la Convention Climat depuis sa création
Le concept a été déposé et poussé par la coalition des états insulaires (AOSIS) dès la création de l’UNFCCC en 1992. Il faudra attendre la feuille de route de Bali en 2007 pour voir le terme apparaître dans un texte : « stratégies et moyens de réduction des catastrophes pour faire face aux pertes et dommages associés aux impacts du changement climatique dans les pays en développement qui sont particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique ».
En 2013, le Mécanisme International de Varsovie (WIM) est créé pour mieux appréhender le sujet pour mieux le définir, approfondir les connaissances, définir des critères, étudier les possibilités de mécanismes de financement sans parler du sujet tabou de responsabilités et d’indemnisation.
En 2015, l’Accord de Paris est timide sur le sujet. Il reconnaît dans son article 8 « la nécessité d’éviter les pertes et préjudices », place le WIL sous l’autorité de la CMA (qui gère l’Accord de Paris) mais n’évoque pas les modalités d’indemnisations et de responsabilités. Points clairs de désaccords des USA, UE et Chine face aux autres coalitions.
Pertes & préjudices, l’avancée de Sharm-El-Sheikh (COP27)
Pas inscrit à l’agenda initial de la COP27, poussé par les pays les moins avancées, les pays insulaires, l’Union Européenne… et la pression de la société civile, la Décision de la COP27 a délivré un mandat pour la création d’un Fonds L&D d’ici la COP28.
Pertes & préjudices, la création d’un nouveau Fonds à la COP28 ?
C’est l’un des enjeux de la COP28, l’adoption de la création du Fonds L&D (LDF) d’ici la fin de la session. C’est fondamental pour redonner de la confiance aux pays les moins avancées dans le processus onusien. Les instances de l’UNFCCC et tous leurs partenaires n’ont pas chômé en 2023 avec 5 sessions de travail organisées pour proposer en ouverture de COP un texte, perfectible voire fragile, mais clair sur la structure créée :
• le Fonds doit être opérationnel dans les 8 mois après son adoption,
• la gestion intérimaire est confiée à la Banque Mondiale pendant 4 ans. La BM sert de vecteur juridique, technique et de ressources humaines, elle ne dirige pas le Fonds. Il est ouvert même aux pays non-membres de la BM.
• Le Conseil d’Administration est composé de 26 membres dont 14 des pays en développement ou moins avancés.
• Les États sont d’ores et déjà invités à contribuer ainsi que les fondations philanthropiques ou autres sources
LDF, qui paie ? Qui reçoit ?
Le texte actuel « invite » tous donneurs à se déclarer. Il évite soigneusement de définir une quote-part qui sera automatiquement refusée par les pays « historiques ». La règle de participation en fonction de son degré d’émissions historiques aurait pu s’attribuer (UE, USA, Chine pour le trio de tête). Néanmoins, les engagements financiers de ces trois-là peuvent réellement influencer l’adoption du texte et pas uniquement sur ce Fonds. Il faudra aussi surveiller les engagements des « pays pétroliers » à cette COP, même s’ils sont plus habitués à des coopérations bilatérales directes dans « leur » sphère d’influence. Car celui pour l’Adaptation n’est pas pourvu, les fameux « 100 milliards par an »… à partir de 2020 ne sont toujours pas atteints, et cela demeure des sommes dérisoires par rapport aux besoins réels. Sur le LFD, il est estimé selon plusieurs think tank (IDDRI, WRI…) entre 300 et 500 milliards par an. Les doubles comptes sont possibles car pour le moment, il est estimé que le Green Climate Fund contribue à 12% aux paiements de pertes et préjudices.
Le Board aura aussi la délicate question de la gestion des « paiements » pour ne pas utiliser le mot « indemnisation », car même si des critères ont été enregistrées dans les précédentes COP et renforcés par les rapports du GIEC (pertes humaines, dommages irréversibles…), le classement des priorités est délicat.
LDF et les villes ?
Est-ce que les villes, principal lieu de vulnérabilité de cette planète par leur densité en population, pourront bénéficier du Fonds Pertes & Préjudices ?
La porte est, encore, ouverte grâce à la pression des réseaux de villes et sa Constituante la LGMA. Les gouvernements locaux sont cités trois fois dans le texte dont l’article 48b : « [..]48. The Board will develop various modalities to facilitate access to the Fund’s resources. These may include: … Direct access via subnational, national, and regional entities or in partnership with entities accredited to other funds, such as the GCF, GEF and the Adaptation Fund;”
Ces trois citations seront à surveiller pendant toutes les négociations pour s’assurer que “les projets concrets des villes”, comme cités dans le texte, puissent bénéficier d’un accès direct au Fonds.
Il demeure aussi une autre négociation, bien plus délicate, intégrer un représentant des villes au Board du Fonds, là ce serait une avancée majeure à faire admettre aux États.
À suivre…
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👉Live COP28, J-8-GLobalStocktake
Paris 26 nov. 2023
À huit jours de l’ouverture de la COP28 à Dubaï, le Live COP reprend du service ! Il est temps de se mettre à jour progressivement sur les enjeux de cette COP accueillie dans un lieu symbolique et se déroulant dans un contexte international très tendu.
Global Stocktake (GST) ou Bilan Mondial
Habituez-vous à ce terme anglais Global Stocktake, vous allez l’entendre plus souvent dans les prochains jours que sa traduction française « Bilan Mondial ».
Le GST est défini dans l’article 14 de l’Accord de Paris.
Pour ceux qui en doutent encore, l’Accord de Paris est bien vivant, c’est un outil dynamique qui vise à rehausser l’ambition par cycles de 5 ans. Le GST doit y contribuer en publiant un bilan tous les 5 ans, première échéance 2023 à la COP28.
Le GST, plus qu’un bilan, une méthode participative
Le Bilan mondial ne rassemble pas uniquement les données d’avancées des États sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre mais aussi sur l’adaptation, les financements mis en place, les coopérations et transferts technologiques éventuels. La réalisation du GST dure deux ans.
- Premier cycle (juin 2021 à juin 2022) : collecte et préparation des informations sur l’atténuation, l’adaptation, les moyens et les capacités (170 000 pages)
- Second Cycle (juin 2022 à septembre 2022) : Evaluation technique collégiale avec l’ensemble des Parties et des Constituantes (dont celle des villes) – production d’un rapport technique en septembre 2023 pour l’assemblée générale des Nations-Unies. 17 points clefs
- Troisième cycle (COP28) : Examen des résultats, publication, adoption du premier bilan mondial et conclusions pour la préparation des prochaines NDCs de 2025 (Plans Climat des États)
Le rapport technique de septembre 2023 – le verre à moitié plein
Aucune surprise dans ce rapport même s’il rappelle en premier chef que l’Accord de Paris a permis de lancer une dynamique universelle positive et constructive pour réduire les effets néfastes du changement climatique… MAIS…
• Conclusion 1 – « […] Il reste cependant encore beaucoup à faire sur tous les fronts »
• Conclusion 2 – « […] les pouvoirs publics doivent appuyer les transformations des systèmes. […] Les entités non parties (ndlr : les entreprises, les villes…) doivent prendre des mesures crédibles, responsables et transparentes pour intensifier la transformation des systèmes »
• Conclusion 4 – « […] les émissions mondiales ne suivent pas les trajectoires d’atténuation modélisées au niveau mondial qui sont compatibles avec l’objectif de température de l’Accord de Paris »
• Conclusion 6 – « […] pour parvenir à des émissions nettes nulles de CO2 et de GES, il faut transformer les systèmes dans tous les secteurs et dans tous les contextes, notamment en développant les énergies renouvelables tout en éliminant progressivement tous les combustibles fossiles sans dispositif d’atténuation, en mettant fin au déboisement, en réduisant les émissions autres que le CO2 et en appliquant des mesures axées à la fois sur l’offre et sur la demande. »
Cette conclusion et son interprétation dans le texte final de la COP28 sera centrale dans les discussions des prochaines semaines.
• Conclusion 9 – « […] il est urgent d’intensifier les activités d’adaptation et de redoubler d’efforts pour prévenir les pertes et les préjudices, les réduire au minimum et y remédier afin de réduire les effets croissants des changements et d’y répondre, en particulier pour ceux qui sont les moins bien préparés à ces changements et les moins à même de se relever après une catastrophe »
• Conclusion 15 – « […] des milliers de milliards de dollars doivent être débloqués et les investissements doivent être réorientés vers l’action climatique à différentes échelles pour que les flux financiers − internationaux et nationaux, publics et privés – soient compatibles avec un profil d’évolution vers un développement à faible émission de GES et résilient aux changements climatique »
À suivre donc, dans les premiers jours de la COP28, les réunions de haut-niveaux organisées sur la présentation de ce premier bilan mondial et les conclusions ou nouvelles obligations inscrites dans la décision finale pour la préparation des futures contributions pour 2025.
GST, NDC ou BMP, PCAET
Lecteurs avertis, je suis sûr que l’évocation de ce Bilan Mondial de l’Accord de Paris, qui doit permettre l’évaluation de l’action climatique internationale et la préparation des futures contributions des États, vous a rappelé l’article R. 229-51 du code de l’environnement.
Cet article qui oblige les collectivités à publier tous les 3 ans un Bilan Mi-Parcours de leur Plan Climat afin de préparer la révision de celui-ci. C’est le même processus finalement. Je vous invite par le lien précédent à relire l’excellent BMP du Plan Climat de Paris publié en septembre 2022, et surtout à suivre la conférence de presse de 11h ce jour pour la présentation officielle 4ème Plan Climat de Paris !
Yann Françoise